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 Ribur Mâchoire de Fer

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RiburMessages : 47
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Date d'inscription : 08/04/2020

Feuille de personnage
Classe: Guerrier
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Ribur Mâchoire de Fer Left_bar_bleue2200/2200Ribur Mâchoire de Fer Empty_bar_bleue  (2200/2200)
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Ribur
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MessageSujet: Ribur Mâchoire de Fer   Ribur Mâchoire de Fer Icon_minitime1Mar 5 Mai - 13:56
En terre Grohandaise :

Ribur a déjà passé plusieurs cycles auprès des Grohandais, à tel point qu'aujourd'hui, plus d'un nain connaît son nom. On le retrouve souvent auprès d'autres nains de la force armée Grohandaise, vantant son désir de les rejoindre. Bien entendu, ceci est une fuite et une preuve de courage pour le nain, aux yeux de tous il semble courageux, au fond de lui il se sait fuir. Son émoi secret pour Manicléa ne doit jamais se laisser paraître, jamais le moindre doute ne doit planer au dessus de ses intentions. Se sachant incapable de cela, il préféra fuir loin d'elle, il se dit que loin des yeux, loin du cœur. Cherchant toujours à se faire engager dans une force armée ou une milice ou même une troupe de mercenaires, il arpentait les rues à la recherche de l'aubaine ultime. Sans réellement la voir venir. Ses blessures le trahissant, les employeurs le prenait pour un faible ou un couard et il voyait souvent des contrats juteux et intéressants lui filer entre les doigts pour atterrir dans les grosses paluches dans un autre nain. Ribur ne savait pas que son heure de gloire approchait...

Les jours passaient et Ribur fanait d'ennui dans l'enceinte du Grohandarsfort, son désir brûlait de plus en plus pour la douce Manicléa. Quand vint le jour où elle l'invita dans la salle du trône des frères pour y être reçu par ceux-ci en personne. Le ton solennel de cette cérémonie réconforta Ribur qui se pensait sans but et sans avenir. Sa nouvelle nationalité Grohandaise lui permettait désormais de s'engager dans l'armée sans contrainte ou dans n'importe quelle force Grohandaise, il ne fit pas exception aux traditions familiale et s'engagea dans la garde territoriale, défendre ces terres serait un honneur !

Son vœu fût rapidement exhaussé, après seulement deux cycles de formation auprès des Lanciers Bruts, lui et son régiment, se vit confier une mission d'une extrême importance : ils devraient traverser Nevilim, rejoindre la fortification naine du Miroban. Le Miroban était, d'après la légende, la terre où les nains vit le jours, là où le marteau Dwaëllin frappa le sol pour forger le premier Nain, Dwaëron. Il aurait bâti l'empire nain dans la roche de la montagne Dwaërn, berceau de la Vie. C'est là même qu'était envoyer Ribur et sa troupe, il n'était alors qu'un simple soldat et suivait docilement les ordres reçus de ses supérieurs, un bon nain et un nain discipliné, par fierté et par orgueil, il serait le meilleur.

Ribur n'était pas habitué à autant de marche, ses camarades non plus apparemment, ils avaient l'impression que cela faisait des cycles qu'ils marchaient dehors sous un soleil de plomb, même pas l'ombre de la moindre petite montagne, même pas une microscopique colline pour s'abriter à l'ombre un instant ! Juste de la route et du soleil ! Ribur pensait à une bonne bière noire bien fraîche, un bon morceau de fromage et des chants guerriers pour se ragaillardir. Ses pensées serait presque bientôt couronnée de succès, la lisière d'un bois se pointait à l'horizon. Prit d'un élan de courage la troupe se rua a l'intérieur de ce petit bois pour être enfin à l'ombre, au frais. Pour fêter cette infime victoire, mais néanmoins bien plus gratifiante, on ouvrit les tonneaux de bières, servi le fromage et la cochonnaille. Et en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, la forêt se retrouva remplie de chants nains, certain plus lubrique que d'autre, et d'autres encore que l'on n'oserait citer devant des nains de moins de 50 cycles minimums.

La fête dura pratiquement toute la nuit et battait de plus en plus fort, au rythme de l'alcool à vrai dire, jusqu'au beau matin où les trois quart de la troupe avait récolté une énorme gueule de bois. Les nains rassemblaient leur affaires en même temps que leurs idées lorsqu'un énorme fracas fendit le calme revenu de la forêt. Un autre fracas retentit mais bien plus proche cette fois. Et le suivant fit trembler la terre sous les nains, ceux-ci ayant déjà l'arme à la main et le bouclier dans l'autre pour certain, les formations de contact se préparant dans les rangs nains. Approximativement cinq cents nains s'agglutinaient les uns contres les autres en attendant de voir ce qui pouvait faire autant de bruit et trembler la terre. Ribur pensait instinctivement aux nombreux bestiaires qu'il avait lu auparavant, se rappelant directement les géants ou les tréants, hésitant même avec un golem peut-être. Mais en vérité rien de tout ça, ils étaient assiégé par les forces de l'empire du Miroban, menée par Dwaërigon, l'héritier légitime de Dwaëron. Ce n'était donc pas une créature mais des machines de guerre qui faisait tant de bruit, les catapultes Mirobanaise sont assez particulières, leurs ingénieurs sont véritablement très doués. Les catapultes ne tirent pas simplement un rocher à un endroit déterminé par un angles de tire mais des espèces de plaques en pierre cerclées d'acier Mirobanais, par nombre de trois ! Chacun prévu pour balayer un maximum d'ennemi sur une vague déterminée par un viseur ingénieux et minutieux créé uniquement à cet effet, calculant directement l'angle de tir et le point d'impact parfait des projectiles.

Un nouveau fracas retentit, puis un autre et encore un autre, avec un synchronisation incroyable, un tempo mortel qui faisait trembler les rangs du détachement Grohandais. Ribur était perdu dans ses pensées stratégique, il ne comprenait pas pourquoi une simple visite de courtoisie d'un détachement allié serait accueilli de la sorte, néanmoins un nain répond à l'agression par l'agression, tel était son devoir, il ne pouvait laisser ce crime impuni. Levant les yeux pour chercher le capitaine d'arme Ribur fut surpris de constater l'étendue des dégâts : la forêt si belle et claire ressemblait à une zone en déforestation, les arbres étaient couchés ça et là, certains même brûlaient, auraient-ils plongé dans l'huile à brûler leur pierre d'abattement ? Jusqu'où la folie meurtrière pousserait le génie tortionnaire de l'humanité ? Le capitaine d'arme convoité par Ribur n'était plus et son groupe de garnison d'avant ligne non plus, à leur place il ne restait plus qu'un énorme bloc de pierre fumant, encastré dans le sol d'on ne sait quel profondeur. Ribur ne traîna pas à comprendre la situation, il leur fallait bouger et tout de suite, sinon il en était fait d'eux tous, encourager par sa volonté de vivre et vaincre il hurla les ordres à la place du capitaine d'arme :
« Compagnie, en marche sur l'ennemi, CHARGEZ !!! »
Et sur cet ordre toute la troupe naine se mit à foncer sur l'ennemi d'un cri et d'une rage commune, même Ribur courait au milieu de ses frères, comme si ses propres ordres l'avaient pousser à charger. Arrivant tous ensemble sur les lignes fortifiées ennemi ceux-ci n'étaient franchement pas prêt à ce genre de réaction, ils avaient anticipé une fuite voir une annihilation complète du détachement, ils étaient donc tranquillement installé à « tirer au nain » avec leur gros jouet. L'arrivée frontale et brutale de Ribur eut l'effet escompté, la fortification tomba sous la coupe Grohandaise en moins d'une heure. Fondant sur l'ennemi comme le courroux divin s'abbat sur le faux, les nains Grohandais appliquait à la lettre l'enseignement reçu quelques cycles plutôt, Ribur ordonnant à la place du capitaine d'arme, il s'était formé, instinctivement, une espèce de garde naine autour de lui. Les nains avançaient au rythme de ses pas et au son de sa voix, Ribur se sentait plus grand qu'a l'accoutumé et avait une impression de toute puissance face à cette bataille rondement menée, ce fait d'arme lui vaudrait sûrement d'être mis en avant face aux seigneurs le gouvernant. Ribur avait prit possession de l'avant-poste, fait prisonnier la garde et son commandement, retourner le système défensif de la fortification en direction de l'enceinte du Miroban. Face à cette victoire imprévue, Ribur devait en avertir ses supérieurs mais il ne pouvait quitter les lieux, ses « hommes » comptaient sur lui, il avait prit le commandement et il devait désormais l'assumé. Ribur convoqua des messagers, s'assurant bien que celui qu'il choisirait ne savait ni lire ni écrire pour être sûr et certain que son message ne serait en rien détérioré. Dans ce message il relata les faits dans les moindres détails, expliquant son choix de prendre le commandement, expliquant pourquoi il a fait ce choix, il décrit la terreur sur ce champ de bataille et le pouvoir désormais entre ses mains d'avoir détourner ces machines de guerres contre leur propriétaire, soulignant de nombreuses fois la supériorité du point stratégique désormais sous leur contrôle. Le messager parti sur le champ, sur le dos d'un bouc récupéré dans l'enceinte de la fortification. Ribur devait désormais prendre patience et garder la fortification jusqu'au retour du messager avec les renforts.

Les jours passaient et les affrontements aussi, les vivres s’amenuisaient à vue d’œil et le messager n'était toujours pas revenu. Ribur allait bien vite se retrouver dans une impasse, soit il allait devoir abandonner la fortification soit trouver une astuce pour s'en sortir et sauver un maximum de ses comparses. Il devait gagner du temps coûte que coûte ! Ribur prépara un détachement de ses meilleurs hommes d'armes, ceux qui jusqu'ici l'avaient protéger au péril de leur vie. Il les prépara psychologiquement à un événement plutôt rude, ils allaient ensemble, se diriger en groupe vers la capitale du Miroban pour réclamer un pourparler avec l'ennemi le temps que les renforts arrivent, ils étaient donc prévenu, cette esbroufe leur coûterait sûrement la vie.

Notre détachement de nain avec Ribur en son centre avançait à pas feutré le drapeau blanc en avant, tout droit vers la forteresse-capitale Moribanaise, et comme ils s'y étaient préparés, ils ne tardèrent pas à se faire repérer. Un détachement de chevaucheur de bouc s'avançaient à leur rencontre, arrivé à quelques mètre les uns des autres le chef des chevaucheurs prit la parole :
« Halte nain belliqueux, rendez nous nos fortifications ou périssez par la lame ! »
Ribur fit un pas avant et répondit haut et fort :
« Je suis Ribur, messager de mon Seigneur siégeant en vos fortifications, il m'envoie pour un pourparler avec votre Seigneur »
Les chevaucheurs se concertèrent et décida d'emmener le petit détachement à la forteresse pour les conduire face à leur chef suprème, Dwaërogan père de Dwaëron qui était désormais prisonnier de Ribur. Une fois dans la forteresse-capitale notre détachement avait déjà fait le plus dur de l'ouvrage, entré en ces murs. Ils se retrouvèrent rapidement devant le Seigneur Dwaërogan, nain de haut rang, son visage et sa stature ne manquait pas de rappeler les nombreux cycles de guerres que ce vieux nain eut connu. Une énorme balafre fendait son visage en deux, pile entre ses deux yeux gris claire étrangement profond. Sa physionomie puissante laissait pensé à une ancienne puissance habitant le nain, mais aujourd'hui éteinte à longue des cycles. Ses longs cheveux argentés tressés à l'arrière de sa tête avaient exactement la même teinte que sa barbe immense, parsemée de parures d'or et de bijoux en tout genre, odieux rappel de sa richesse.
Ribur connaissait les lois naines et vu qu'il s'était fait passé pour un messager détaché il ne pouvait prendre la parole en premier comme un officier et attendit donc que le Seigneur Miroban parle. Un long silence s'installa, lourd et pesant, ce n'était pas un silence protocolaire mais plutôt un silence accusateur. Et dans un soupir Dwaërogan prit la parole :
« Vous êtes venu sur mes terres tel la mort en un cimetière, vous êtes venu pour piller et dévaster, engendrer le fléau tel votre seigneur et vous osez réclamer un pourparler ? Pour qui vous prenez vous donc ?! Pensez-vous être supérieurs aux lois naines ?! Vous mériteriez d'être tondus et caillassés en place publique pour vos crimes ! »
« Laissez moi vous expliquer mon bon seigneur » répondit Ribur, cherchant rapidement une duperie verbale pour gagner du temps « Mon seigneur nous avait envoyer, à la base, pour communier la paix avec vous et vous offrir cinq cent lancier émérites ainsi que de l'armement en mithril forgé au Grohandar, nous étions sensé être annoncé au moins un cycle avant notre arrivée, mais nous n'avons jamais eu de réponse de votre part. En guise de bonne foi mon seigneur nous a quand même envoyer, quitte à revenir bredouille, mais au lieu de cela nous avons été attaqué par vos forces, mon seigneur, je pense qu'il y a eu un véritable mal entendu »
« Tu as bien dit que vous étiez sensé être annoncé il y à plus d'un cycle ? Mais jamais je n'ai reçu de messager ! Essaierais-tu de me berner ? Prend garde, on ne trompe pas Dwaërogan aussi aisément ! Prouve ta bonne foi et je serais prêt à t'écouter » vociféra le Seigneur Miroban.
« Qu'il en soit ainsi mon seigneur, si vous m'accordiez la liberté, à moi et mon groupe, je pourrais retourner voir mon maître pour qu'il libère votre fils » essaya Ribur.
« Bien tenté jeune malin, mais tu partiras seul et tes amis resteront ici jusqu'à ton retour et si cela ne te convient pas vous retournerez tous les pieds devant auprès de votre terrible maître »

Ribur dût donc abandonner ses comparses et retourner à sa nouvel fortification tout en espérant l'arrivée des renforts. Il marcha lentement jusqu'à la fortification, perdu dans ses pensées, cherchant une stratégie, un refuge. Il ne pouvait laisser ses comparses à la mort sans rien tenté, mais il ne pouvait sacrifier les hommes restant pour une poignée. Ribur était donc dans une impasse sans la venue des renforts. Le voici finalement arrivé et obligé de raconter ce qu'il venait de se passer, il expliqua à ses hommes que sans renforts, il leur restait une solution : la ruse ! Il leur expliqua et échafauda un plan avec les nains restant. Au petit matin, tout les nains restant étaient occupé à une tâche précise ou l'autre et ceci durant plusieurs jours. Comme promis, Ribur libéra le fils de Dwaërogan en lui donnant ce message écrit :
« Mon Seigneur Miroban, comme promis votre fils a été libéré, mon messager est blessé et ne peux donc délivré ce message lui-même, je détache des membres de ma garde personnel pour veiller à votre fils. Veuillez accepter mon respect »
Ceci lui permettait de gagner encore un peu de temps en vérité entre le deuxième pourparler. Les nains de Ribur étaient toujours acharner à la tâche et quant à lui, il menait une bataille de plume entre les messagers pour gagner du temps en attendant toujours les renforts ou le prochain pourparler.
Finalement vint le jour redouté, le pourparler devait avoir lieu et ne pouvait plus être repoussé, Ribur allait devoir affronter ses tords devant un Seigneur nain de haut rang, sans avoir reçu l'appui ni le soutien de son commandement, il se retrouvait donc seul dans ses bottes avec une poignée de nains qui croient en lui dur comme mithril. Il avançait, seul, en direction de la forteresse-capitale, plongé dans ses pensées comme à l'accoutumé. Il fit halte au corps de garde, où il fut contrôlé et ensuite conduit auprès de Dwaërogan. Le débat ne tarda pas à commencer :
« Tu as tenu parole jeune nain, tu m'as surpris et j'accorde le bénéfice du doute à ta bonne foi. Réputé traître et belliqueux tu as pourtant fait ce qui était juste. Je te laisse donc narrer la suite de ton histoire et écouterait donc ton offre » lança Dwaërogan du haut de son trône
« Mon... Mon Seigneur... Veuillez m'excuser mais nous... Nous manquons d'eau... Ma gorge s'assèche et je... Ai dur à parler mon Seigneur » balbutia Ribur
« Qu'on lui apporte de quoi boire ! » hurla le Seigneur, et en un instant une naine potelée fit son apparition avec un plateau en or massif sur lequel reposait une bonne bière noire et une carafe d'eau bien fraîche. Ribur attrapa les deux, se mit à la fenêtre pour respirer, avala la bière et vida l'eau par dessus le rebord. C'était le signal ! Il se retourna lentement, rendit les instrument de la gloire à la naine qui disparu aussi tôt. Dwaërogan fixait Ribur d'un air songeur, inquiet de cet étrange mise en scène. Ribur avançait lentement vers le centre de la pièce, très lentement, comme si il attendait quelque chose et juste avant d'arriver au centre de la pièce ce « quelque chose » arriva. Un garde fit irruption dans la salle du trône, en sueur et haletant :
« Mon Seigneur, nous sommes attaqué de partout, tout les remparts sont prit d'assaut en même temps, ainsi que les postes de gardes, nous sommes submergés mon Seigneur ! »
« TRAITRE » hurla Dwaërogan en sautant comme un diable de 25 cycles hors de son trône, se jetant d'un élan sur Ribur, qui l'évita dans une petite pirouette. Le garde se rua à son tour à l'intérieur de la pièce, mais son état de fatigue avancé était un atout pour Ribur qui avait volontairement conservé ses forces pour ce combat ultime, pensant que ses opposants serait plus nombreux. D'un coup de poing bien placé au milieu du visage, Ribur stoppa net le garde dans sa course, récupérant sa hachette de combat pour le duel fatal, il savait que son adversaire, aussi vieux soit-il, ferait preuve d'une férocité et d'une fatalité incomparable. Le Seigneur avait l'air d'avoir récupéré une nouvelle jeunesse et arborait un air menaçant et conquérant, Ribur compris réellement ce que voulait dire « être un nain jusqu'à son dernier souffle » à cet instant précis. Lorsque Dwaërogan abattu son premier coup, Ribur fut amplement surpris de la puissance du vieux nain, en seul coup il avait renvoyer Ribur plusieurs pas en arrière, malgré que celui-ci n'est pas un nain léger ni freluquet ! Bien armé sur ses pieds notre nain décida de rendre la monnaie au vieillard et se jetta sur lui pour lui abattre un coup théoriquement fatal, mais le seigneur l'évita simplement, comme si Ribur lui avait annoncé bien à l'avance ce qu'il allait lui faire. Déchaîné Ribur envoya une multitude de coup éparse en direction de Dwaërogan, qui les évita les uns après les autres sans même avoir l'air de se fouler ou de se fatiguer. Ne sachant plus quoi faire, Ribur changea de tactique et au lieu d'attaquer il allait défendre, sans réellement savoir ce qui l'attendait. Dwaërogan sourit en comprenant ce que Ribur venait de décider et le nargua :
« Alors tu as décidé de te faire refaire le portrait horrible Gnôme ? Tu t'es rendu compte de l'ignominie que tu étais et désire désormais mourir par la main d'un VRAI nain ?! Alors qu'il en soit ainsi ! » Et le festival de coup commença, Ribur avait beau essayer de parer les coups en approche mais ils étaient bien trop rapide et trop puissant que pour les calculer tous, déjà que les premiers furent envoyer volontairement dans son bouclier pour l'envoyer quelques mètre en arrière et tenter de l'acculer, les suivants commencèrent à entailler la peau lentement et de plus en plus profondément à chaque coup. Ribur combattait à reculons, dans l'espoir de trouver une faille ou une échappatoire mais il semblait bel et bien être la fin de son histoire. Les coups continuèrent, bien trop longtemps au goût de notre nain mais sûrement pas assez pour Dwaërogan, quand soudain l'opportunité se présenta : dans le siège de la ville organisé par Ribur lui-même où les catapultes des Mirobanais les plombaient eux-même, l'une d'elle fut dévié lors d'un carnage proche par un bouc sans chauffeur et donc envoya sa série de projectiles en plein de la toiture au dessus du combat titanesque que subissait Ribur. Le toit s’effondra en partie sur Dwaërogan et notre nain saisi cette occasion unique, sachant qu'elle ne se représenterait plus jamais, pour pourfendre une bonne fois pour toute son bourreau. Se jetant sur celui-ci, la hachette brandie il hurla « Pour le Grohandar !! » et pu à peine entendre les derniers mots de  Dwaërogan « Traitre à ta race ». Mais Ribur n'en avait que faire, il avait sauvé ses compagnons, doré son blason par son haut fait, conquit une capital au nom du Grohandar et avait pourfendu un Seigneur Nain, il pensait que sa légende était faite mais bien mal lui apprendra, on ne devient pas une légende aussi facilement et ce haut-fait le forcerait à faire bien pire dans un futur à venir.
Ribur devait faire cesser les combats et réunir les siens pour asseoir sa victoire, il sorti fièrement, la tête de Dwaërogan sous le bras, scalpé et rasé, brandie au yeux de tous. Les combats s’arrêtèrent instantanément et le peuple du Miroban avait dés lors compris qu'un jour nouveau allait se lever sur leur terre. Pile à ce moment là, Ribur fut poignardé dans le dos, juste en dessous de l’omoplate gauche, il lâcha la tête qu'il tenait de la main gauche pour se retourner d'un geste pour abattre la hachette dans le crâne de son agresseur, celle-ci atterrit pile à hauteur de la mâchoire de son assaillant, qui fut instantanément séparé du reste de la tête. Ribur venait de tuer Dwaëron, chancelant et à bout de force il se retourna pour tenter de dire quelque chose à tout les nains qui étaient devant lui à le fixer mais ce qu'il vit changea la donne, aux abords de la ville s'annonçait toute l'armée Grohandaise, plus de cinq cents milles nains étaient là pour en découdre, mais ils étaient arrivé avec quelques heures de retard. Ribur s'agenouilla, ferma les yeux et...

Et lorsqu'il rouvrit les yeux, le Miroban avait disparu, l'odeur de sang et de cendre aussi. Il était allongé sur un lit, sous une voûte qui lui semblait bien étrangement familière, Il tourna lentement et douloureusement la tête et il ce qu'il vit ampli bien plus son cœur de joie que n'importe quelle victoire sur n'importe quel champ de bataille : la belle et douce Manicléa était là comme à l'accoutumé, son comportement frôlait celui dans un Ange, non pas la race mais plutôt l'être Divin et protecteur. Elle était confiante et précise dans ses gestes, tel un musicien ou encore un chirurgien, sa précision semblait être imité sa beauté ou sa douceur, sans bornes ni limites.

Manicléa était une naine classique me diriez-vous, elle n'avait rien de plus que les autres naines et rien de moins, sauf le morceau de cœur volé à Ribur sans même le savoir. Elle arborait généralement un beau et large sourire dans une douce bouche en cœur aux teintes légèrement rosées. Comme tout les autres naines elle était de bonne carrure, de bonnes épaules solides, des mains affirmées et plutôt rugueuse due au travail acharné et répété de celles-ci, un torse gonflé et un poitrine généreuse ainsi que de petites jambes musclées. Ses yeux aussi tranchants que sa langue brillaient d'un bleu azur alors que sa langue recelait bien plus d'un secret et maniait avec panache les subtilité de la langue Naine, de l'Elfe ancien et d'autres langues encore inconnues pour Ribur. Pas de doutes cette naine est cultivée et instruite. Pour ne rien gâché, elle gardait constamment ses longs cheveux roux tressés en arrière, la multitude de tresse réunie en une queue de cheval au niveau de l’occiput au détriment de son chignon habituelle, elle semblait encore plus belle. Ribur rêvait de cette naine constamment, il la voulait pour lui mais savait cet amour impossible, si il lui avouait simplement son amour, il bafouerait déjà une bonne dizaine de loi ancestrale naine ! Tout autour de Ribur s'opposait à cet amour.

Ribur a fini par se redresser et il observe minutieusement Manicléa, celle-ci est occupée à ses tâches d'infirmerie. Il sait que son tour viendra, qu'elle doit d'abord s'occuper des autres blessé, qu'un ordre bien précis est établi dans sa ronde. Fatalement Manicléa arriva à son hauteur, équipé de son sourire légendaire et de sa voix douce et assurée :
« Alors comme ça on part en guerre, on écrase un ennemi du Grohandar sans l'aide de personne mais on s'effondre au premier coup de dague ? On en rirait presque ! »
Bien entendu le fou rire ne se fit pas attendre, Ribur aimait profondément l’insouciance verbal dont elle faisait preuve pour remonter le moral des blessés.
« Je n'ai pourfendu personne en vérité, j'ai simplement utilisé ma chance au bon moment, je n'ai fait qu'attendre l'instant idéal pour frapper » répondit il humblement, sachant pertinemment que sans l'effondrement du toit il n'aurait eu aucune chance face à Dwaërogan.
« Voila ce qui fait la différence entre les fous et les stratèges. Vous pourrez bientôt vous justifiez devant les frères Grohandar's, l'aîné a eu l'air plus que satisfait par vos exploits alors que le cadet affichait une inquiétude assez étrange pour son cas. »
Ces quelques mots eurent l'effet d'une tornade sur Ribur, il savait qu'il avait transgresser pas mal de précepte nain ainsi que violé la hiérarchie et sa discipline. Qu'allait il advenir de lui ? Est-ce que le cadet allait le faire raser ? Serait-il carrément tondu en place public pour avoir bafouer tout ce pourquoi ces frères et ancêtres ce sont battu avant lui ? Mille et une question tournait en boucle dans sa tête, redoutant de plus en plus son entrevue.
Fatidiquement ce jour arriva et il dût rendre des comptes, arrivé devant les frères il ne savait pas vraiment comment se comporter, devait il afficher la honte ? Ou plutôt bomber le torse ? Ne sachant que faire il resta simplement planté là se préparant au déferlement de rage des frères. L'ainé, de par sa caste, prit la parole :
« Toi, Ribur, le Sauvé des Eaux, tu as fait de grandes et de terribles choses ces derniers temps. Ce que tu as fait soulève beaucoup de question, sur toi, sur nous et sur l'avenir des nains. Qu'as-tu à dire pour te justifier ? »
Et Ribur expliqua pourquoi il dût prendre le commandement, que sans son choix toute sa troupe était perdue et lui aussi, il leur conta également la violence de ce champ de bataille, le chaos qui régnait dans les rangs Grohandais, sans cette prise de décision, personne n'aurait pu leur narrer ce qui s'était passé tellement les forces en place étaient disproportionnées.
Un long silence s'installa entre les nains, pesant et semblant lourd de conséquences. Au moment où Ribur vu reprendre la parole l'ainé le prit de cours :
« Tu as donc décidé de sauver les tiens en prenant le commandement, pourquoi ne pas avoir sonner la retraite et revenir au Grohandar, quérir l'aide de tes frères ?! »
« C'est presque ce que j'ai fait mon Seigneur, j'ai prit d'assaut l'assaillant, faisant de cette oppression notre courroux vengeur, cachant les miens sous le fracas ennemi j'ai mener un assaut éclaire qui n'était pas calculé par l'ennemi. Nous avons, avec mes hommes, prit le contrôle total de l'avant-poste fortifié et directement suite à ça j'ai fait courir un messager à dos de bouc pour réclamer vos ordres ou votre soutien. Le messager n'est jamais revenu . » expliqua Ribur et n'ayant le temps de continuer le cadet vociféra d'un coup :
« Et de ce fait tu t'es permis d'attaquer la capitale ?! Tu pensais sincèrement qu'au lieu de nous attendre, foncer tête baissée ferait de toi un héro ?! Crois-tu réellement que les nains effrontés et indiscipliné font longue carrière au Grohandar ? Pour ton insubordination et ta stupidité tu mériterais d'être pendu comme un long-sur-pattes ! »
« Calme toi mon frère, peut-être que Ribur a une explication à tout ceci, aussi rocambolesque soit-elle je suis bien curieux de l'entendre, alors maintenant tais-toi et écoutons le ! » surenchérit l'aîné, ce qui irrita fortement le cadet mais il se devait d'écouter son frère. Ribur repris donc son explication.
« Lors de la prise de l'avant-poste nous n'avions que quelques semaines de vivre, juste de quoi patienter jusqu'à votre arrivée. Nous essuyions quotidiennement des assauts frontaux et répétitif des forces Mirobanaise. Vu que nous avions fait prisonnier Dwaëron, le fils de Dwaërogan lui-même, j'ai voulu gagner du temps jusqu'à votre retour. J'ai donc réclamer un pourparler avec le Seigneur Miroban, que j'ai bien sûre obtenu, et c'est là que j'ai jouer de fantaisie verbal pour gagner du temps » à ce moment précis les yeux du vieux nain s'illuminèrent, comme si on venait d'y allumer un feu de joie. « J'ai expliquer au Seigneur du Miroban que vous étiez déjà sur place et que tout ceci n'était qu'un malentendu, que ma compagnie et moi même étions à la base un présent pour le Seigneur Miroban, que nous étions, théoriquement, annoncés au moins un cycle à l'avance. »
L'aîné éclata de rire et toujours en pouffant il dit à Ribur « Tu es un petit malin et un petit comique mon brave ! Continue tu m'intéresse ! »
Notre nain un peu déconcerté repris :
« J'ai donc proposé un échange entre le détachement organisé pour le pourparler et son fils. Il m'a renvoyer seul, je lui ai renvoyer son fils, mes hommes sont revenu et les assauts ont cessé. J'ai donc commencé à jouer une carte lettro-politique, c'est à dire qu'à l'échange de messagers j'usais de plume pour gagner du temps, prétendant une blessure ou l'autre m'empêchant de me déplacer dans l'immédiat, leur assaut me justifiant d'eux-même ce ne fut pas trop difficile à faire avaler. Durant ce temps, avec les autres nains dotés de dix doigts fonctionnels, nous avons rapidement étudié la manière de démonter et remonter leur catapultes de siège et rapidement adapter un attelage de bouc pour les déplacer. Chaque nuit nous déplacions une catapulte autour de l'enceinte de la Forteresse-Capitale et lorsque toutes les catapultes étaient enfin placées autour de notre nouvelle cible nous avons préparer un autre artifice, remplir des armures de pailles et les sanglés sur un maximum de bouc, placés par groupe devant chaque muraille ennemi. Nous avons préparer des grands tas de paille et de foin, du fourrage et de l'huile à brûler tout autour de la Capitale. Ensuite j'ai placé mes hommes devant la porte d'entrée. Je me suis présenté pour le pourparler final et je me savais mort avant d'y aller Mon Seigneur, mais je ne pouvais laisser mes hommes périr devant le Miroban et je ne pouvais laisser croire que le Grohandar ait peur de qui que ce soit ! Alors arrivé dans sa salle du trône j'ai donné le signal, les bombardements ont commencé et tout les boucs lâchés en même temps sur la capitale et en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire mon plan à fonctionner. Un garde a fait irruption en plein pourparler pour annoncer la débâcle qu'il prenait, j'étais désarmé je le rappel, et c'est là que le Seigneur Dwaërogan m'a sauté dessus pour m’abattre comme un chien. J'ai désarmé et neutralisé le garde rapidement pour récupérer son armement et me défendre. Je n'avais réellement aucune chance face a Dwaërogan, il était bien trop fort et puissant pour moi, j'ai dû exclusivement me défendre, attaquer ne rimait absolument à rien hormis m’essouffler inutilement et face à un tel adversaire je me devais d'économiser des forces. Mon Seigneur, au moment où je me suis cru fini, comme une apparition salutaire, le toit s'effondra sur Dwaërogan et j'en ai profiter pour le décapiter comme le réclame les traditions Grohandaise. Je suis sorti pour annoncer la fin de la bataille, je vous ai vu arriver au loin et c'est là que Dwaëron, son fils, m'a poignardé dans le dos, pour la peine je lui ai séparer la mâchoire du reste de la tête. Ensuite, je ne me souviens de rien mon Seigneur »
Une fois de plus un long silence s'installa, l'aîné avait l'air plutôt emballé et même joyeux devant cette histoire alors que le cadet s'assombrissait de plus en plus et celui-ci prit la parole et sans détour comme à son accoutumée :
« C'est bien tu as respecté nos traditions et fait preuve d'une tactique impressionnante, j'avoue que même moi je n'y aurais pas pensé. Seulement, tes actes sont lourds de conséquences, le Grohandar a désormais conquis le Miroban et ce en quelques semaines, personne avant nous et ce depuis la naissance des nains, n'avait fait cela. Aujourd'hui nous les nains sont plus divisé que jamais face à cela, le berceau des nains n'est plus aussi immaculé qu'avant, la légende n'est plus, le Grohandar apparaît soit comme le messie soit comme belliqueux. Comment compte tu justifier cela ? »
Ribur répondit simplement : « Nous avons été attaqué, c'était eux ou nous, le Grohandar ne recule jamais, qu'importe l'agresseur, j'ai marché sur vos préceptes et aujourd'hui vous me le reprocher ? Devrais-je vous reprocher la conquête du Grohandar par vos pères ? »
L'aîné vit le cadet s'enflammer sur place à tel point qu'on aurait cru qu'il allait exploser d'une fraction de seconde a l'autre et prit donc la parole avant l'explosion de son frère :
« AH AH ! Tu n'as franchement pas ta langue dans ta poche et ton esprit est tout aussi acéré que celle-ci ! Tu m'impressionne jeune Ribur, je pense que mon frère confond ton courage et ta détermination avec de la pure folie ! Tu as fait ce que nul autre nain n'aurait osé faire, certes tu as bravé les interdits mais tu as su conservé les préceptes Grohandais mieux que quiconque. Tu n'as pas reculer face à l'adversité ni à la difficulté du combat. Tu as fait preuve d'une grande bravoure, d'une stratégie implacable et d'une détermination sans faille ! Et pour se faire, au nom de TOUT les Grohandais, mon frère y compris, je te nomme véritable Grohandais de par ta caste et par ton être, tu es à ce jour, le nouveau Capitaine d'Armes des Dragons Grohandais. Gloire à Ribur Terreur du Miroban ! » Et celui-ci se leva, chose plus qu’inattendue car la dernière fois qu'il fût vu debout remonte à plusieurs cycles de cela, et se mit à scander le nom de Ribur, son frère le suiva dans un entrain étrange, comme si toute sa hargne avait instantanément disparue ! Dans les couloirs de la forteresse commença a résonné ce « Ribur » chaud et fort, notre nain tremblait et brûlait intérieurement de fierté, il venait de prouver sa valeur aux yeux de TOUT les nains de Nevilim, sa légende commençait et aujourd'hui tout les nains connaissent son nom, peut-être qu'en gravissant assez l'échelle social il pourrait plaire et prétendre à Manicléa, sa rêverie oubliait à qui était promise la douce naine. Mais ceci est sûrement une autre histoire et Ribur n'a pas fini de parcourir Nevilim pour trouver véritablement sa place, savoir qui il est vraiment et ce qu'il veux vraiment.
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MessageSujet: Le Mysalfar   Ribur Mâchoire de Fer Icon_minitime1Mar 5 Mai - 14:09
Le bruit de l'acier contre l'acier retentit de partout, l'odeur de la cendre, du sang et de la chair brûlée règne en tout lieu. Du sang coule le long du front de Ribur, autour de lui ses frères nains se battent comme des lions contre une vague d'ennemi qui, on dirait, n'en fini jamais. Il affronte un démon qui doit faire au moins deux fois sa taille et approximativement trois fois son poid. Ce démon arbore des cornes cendrées, un regard aussi sombre que l'enfer lui-même et combat avec une hache d'hast enflammée. Il est le chef de la horde ennemie et n'est pas venu pour rire, il est là pour en découdre et tailler du nain à l'inverse de Ribur qui est plutôt là pour se faire un bon steak démoniaque. Le sang coulant le long de son front fini dans ses yeux et troubles sa vision, compliquant amplement ce combat déjà disproportionné.

Quelques jours plus tôt :

« Compagnie, mes frères, nous avons reçu une mission peu commune et nous allons la réussir, un couronnement de succès sur notre compagnie ! Mes frères, nous devons marcher sur Mysalfar, la cité démoniaque du Levant de Nevilim. Nous avons reçu pour ordre d'écraser la résistance ennemie. Nous devrons revenir ici, au maximum de nain vivant et avec la tête de leur chef au bout de l'une de nos lances ! » Hurla Ribur
« AH OUH AH OUH ! » S'acclama les troupes !

Ribur avait reçu cet ordre simple de la part des frères Grohandar, il venait de briller il y à peu au Miroban, il devrait donc s'illustrer en grande pompe face à ce nouvel obstacle. Il devrait faire preuve de nouvelles stratégies et de malices pour réussir à ses fins.

Peu de temps après avoir échauffé les troupes, les préparatifs de ce long voyage commencèrent, on attela les boucs et les charrettes de vivres et d'équipements, les chevaucheurs préparaient avec attention leur monture. Tout les nains étaient minutieux face à leur équipement et préparatifs, Ribur avait largement insisté là dessus et avait réussi à appliquer une discipline de fer à ce sujet.

La troupe prit la route vers le Levant, un très long périple les attendait, ils devraient traverser des montagnes enneigés, des gouffres terriblement profond, des lieux encore plus lugubres que certaines ruines de Premier Âge Nain. Ils auraient sûrement à affronter une multitude d'ennemi plus diverse les uns que les autres et tout autant belliqueux. Le début du voyage prit une note d'insouciance, au rythme des chants tribales nains et comptines guerrières. Ce qui avait pour don de motiver les troupes à la marche forcée et au rythme imposé par Ribur, ils devraient parcourir la distance voulue en un tiers de temps requis habituellement, ils devaient donc marcher d'un pas sûre et volontaire sans jamais perdre la cadence. L'effet escompté ne se fit pas attendre, ils avaient déjà parcouru tout le territoire Nain qu'une seule semaine s'était écoulé alors qu'habituellement la même troupe aurait prit au moins trois semaines. Les nains étaient fatigués et commençaient à broncher les ordres, plus d'une fois Ribur dût leur rappeler qu'il était leur supérieur et qu'aucun nain ne réfute les ordres d'un supérieur.

Au cours de ce voyage, plus d'une halte fut nécessaire, et au cours de l'une d'elle une échauffourée au lieu, un groupe de quatre nains avaient décidé de renverser Ribur et de prendre le commandement, en prétextant à leur retour une folie passagère de Ribur et l'avoir vaincu en duel singulier pour prendre sa place. Mais cela était bien loin de la vérité, fourbe et malsain ce groupe de nain réfutait l'autorité de Ribur et du Grohandar, ils souhaitaient détourner la troupe de leur destin d'origine dans le but de les faire rejoindre l'armée sombre.
Alors que Ribur était affairé avec son aide de camp aux préparatifs de départ du lendemain, presque au milieu de la nuit, le groupe de quatre assassins prit le chemin de la tente de Ribur. Ils encerclèrent celle-ci et entrèrent simultanément de chaque coté, l'aide de camp compris rapidement ce qu'il se passait et dégaina son glaive de bataille pour croiser le fer avec les assaillants dévoilé. Malheureusement l'aide de camp n'était qu'un jeune nain en formation, mis sous tutelle de Ribur par l'ainé pour sa formation militaire et était très loin d'être formé, il ne fit pas long feu contre les trois assaillants qui se sont jeté sur lui, couteau et dague tirées, épées ou haches bien aiguisées. Après quelques coups de chaque assaillants il ne resta déjà plus grand chose du pauvre jeune nain, un bras en moins, la hanche entaillé jusqu'à la colonne, la mâchoire branlante, un œil exorbité, il gisait dans une marre de sang tel un poupée de chiffon lancé n'importe comment a même le sol. Ribur hurla :
« A moi ! La garde ! » tout en dégainant d'un même geste machinale sa hache double et son pavois Grohandais. Il asséna un terrible coup de hache en plein sommet du crâne du premier opposant, celle ci fût fendue comme un melon de bout en bout, le nain mortellement touché s'effondra sur le sol, des restes luisant de sang et de cervelles coulant lentement hors de la plaie béante. Le second se jeta directement sur Ribur, une dague longue à la main et un écu de bois et de cuir léger dans l'autre. Notre capitaine d'arme dévia l'attaque de son bouclier et contre attaqua d'un coup de poing bien placé à la tempe, l'encaisseur se retrouva projeté sur le coté et bien sonné du coup reçu une demi seconde plus tôt. Ribur prit le pas sur le combat à cet instant précis, déjà deux adversaire hors d'état de nuir dans l'immédiat et deux autres qui commencent à douter de leur capacités à réussir leur objectif. Avançant d'un pas sûre et vindicatif vers ses détracteurs l'un d'eux prit ses jambes à son cou tel un couard de Long-sur-Pattes. Le dernier ne fit pas tache à sa caste, il agrippa son épée bâtarde (qui pour un Long-sur-Patte, justement, semblerait indignement courte) à deux mains et se rua sur Ribur pour lui envoyer toute une série de coup enragé. Cramponné à son bouclier Ribur encaissa les coups les uns après les autres, attendant l'opportunité parfaite pour en découdre avec son adversaire. Au moment où le nain mutin leva son épée haut au dessus de sa tête Ribur lui envoya un coup de pavois en plein dans les gencives, son assaillant vacillant et reculant perdu son arme, titubant encore de quelques pas il était déjà trop tard pour lui, notre Capitaine le surplombait déjà, sa hache au dessus de son agresseur, en un seul geste il fendit l'abdomen du renégat en deux, libérant à l'air libre ses tripes et ses boyaux, son intestin avait l'air d'apprécié cette oxygène à tel point qu'il sortait lui-même du corps de son propriétaire. Un silence étrange régnait sur le campement, ses fidèles n'osait s'approcher, pensant au triste spectacle les attendant, voir leur Capitaine d'Arme, fraîchement héro, pourfendu par quatre nains belliqueux aurait été une terrible déception ainsi qu'un odieux affront. Et c'est à cet instant précis que Ribur sorti de sa tente pour faire son apparition, tout son être était couvert du sang de ses victimes, dans ses yeux brillait une lueur bien inquiétante pour les autres nains, il venait de pourfendre deux nains de sang froid et il reflétait une âme guerrières ainsi qu'une rage palpable. Tout ses compagnons l'acclamèrent, le héro avait survécu. Ribur prit directement la parole pour calmer la foule et les rappeler à l'ordre :
« Que ceci vous serve de leçon, si l'un d'entre vous souhaite encore croiser le fer, voila ce qu'il l'attend. En outre, par votre bellicisme j'ai perdu un être cher et échouer dans une mission sacrée. Vous avez perdu vos frères ?! J'ai perdu mon honneur ! Vous avez pour ordre de brûler la tente avec les cadavres et les deux survivants, qu'ils brûlent vif dans leur pêchée. Récupérez mes affaires et levons le camp ! Marche forcée de nuit pour tous ! »
Un soulèvement indigné commença à se faire entendre et à remuer la foule, Ribur n'eut rien à dire, juste à se retourner et les fusiller du regard, le silence reprit et les ordres excécuté.

La marche repris, même de nuit, Ribur ne mena pas la marche cette fois mais la fermait, il préférait garder cette bande de loup affamé à l’œil. Perdu dans ses pensées, il voyait les traîtres partout, le mal s'insinuer dans l'esprit sain de ses comparses. Ce sentiments paranoïaque rongeait Ribur. Malgré le caractère belliqueux de l'attentat il essayait d'en comprendre le fondement. Pourquoi des nains essaieraient de tuer l'un de leur supérieurs ? Pourquoi tenter de prendre le contrôle de la troupe alors que les ordres sont claires et relativement simple. Il resta perdu dans ses pensées tout au long de la nuit.

Au petit matin, la troupe marchait encore, forcée par les hurlements de Ribur, lorsqu'au loin leur objectif se pointait à l'horizon, on voyait déjà les tours noirs du domaine de Mysalfar et l'ombre de la mort qui planait juste au dessus. Ribur ordonna la halte, prévenant ses hommes d'armes que l'heure du combat approchait et qu'il leur fallait d'abord reprendre des forces avant ce combat ultime, il n'était plus qu'à deux jours de marche de leur objectif, les haltes fréquentes et précises devaient donc avoir lieu. Trois arrêt par jour fût ordonner par Ribur, le temps que ses gars reprennent des forces et la volonté de se battre, de long mois de marche c'étaient écoulé depuis leur départ et ils avaient du braver la météo tumultueuse des saisons de Nevilim ainsi que des conditions géographique plutôt complexe pour des Nains. Pendant que sa troupe reprenait des forces, Ribur se concentrait sur le plan d'attaque, comment prendre une tel forteresse sans arme de siège et sans magie ? Les nains n'apprécient que de loin la magie et très peu d'entre eux savent l'utiliser, il va donc de soit que dans un corps militaire aucun nain ne sache utiliser la magie. Ribur avait un plan, mais leur chance de réussite étaient vraiment faible, il se dit qu'il leur ferait volontiers un « coup de chapeau » pour y arriver.

Deux jours se sont écoulé et voila notre détachement aux portes de Mysalfar, l'un des piliers de l'empire des Ténèbres. Ribur et ses hommes sont prêt, la tactique imposé semble sans faille mais avec de hauts risque de perte massive dans leur rang. Durant la nuit ils se sont établi autour de la forteresse et au petit matin ils ont commencé à tirer une multitude flèches enflammées, en masse et à rythme régulier, à vue humaine toute les trois minutes une pluie de flèches s'abat sur la ville. Et la réponse attendue par Ribur ne se fit pas attendre, leur position fut pilonner par une série de météores démoniaques dévastateurs, en un clin d’œil leur position n'était plus qu'un souvenir. Au loin, avec ses hommes, Ribur observent attentivement la scène, il prend des notes mentalement. Notre capitaine d'arme continua l'exercice des heures durant, pour vérifier le tempo, la synchronisation du sort, sa durée et aussi le temps nécessaire pour le relancer, un tel sort prend fatalement du temps. Lorsque Ribur eut recueilli assez d'information à ce sujet il lança la deuxième phase : Des tireurs d'élite assis à l'arrière d'un chevaucheur de bouc, histoire de tirer en mouvement et de voir comment l'ennemi va réagir dans sa forteresse blindée. La réaction fut instantané, au grand plaisir de Ribur, les portes de la ville s'ouvrèrent pour libérer un torrent sombre noir, une espèce de brume très rapide qui poursuivait les quelques chevaucheurs volontaire. Ribur cherchait la source de cette brume, et lorsque les boucs reprirent la route du campement notre capitaine eut réponse à sa question, des espèces de créatures démoniaques levait une brume sombre sur leur passage, à la place de la poussière, en se ruant sur leur cible. Les boucs entrèrent dans le sous-bois où était poster Ribur et ses hommes, les créatures furent accueillies par un déluge de coup ravageur d'un peloton nain, une poignée de créature contre une cohue naine, ils n'avaient aucune chance de survivre à plus de trois mètres de cavale dans ce goulet meurtrier. Une fois de plus Ribur répetta l'exercice pour comprendre et analyser. Il avait enfin tout les paramètres requis pour mener l'assaut. Il recula avec ses hommes laissant un répit d'une soirée au Mysalfar.

Le lendemain à l'aube, aux premières lueurs du jour, à la levée de la rosée, les nains étaient prêt et en formation, tout était rôdé et calculé comme du papier à musique.
Ribur leva sa hache, silencieux, tout les nains l'observent attentivement et attende le signal, il abaissa sa hache d'un geste franc et décidé.
Les flèches décolèrent du sous bois en vagues énorme, les archers se décalèrent sous l'ordre de Ribur, la pluie de météorites commença et à cet instant précis les chevaucheur prirent la direction de la ville, avec un archer à cul. Cette vagues généra une réponse sans pareil du Mysalfar et surpris Ribur : les portes s'ouvrèrent en grand, libérant un fléau inattendu, des créatures, des démons et des serviteurs du Seigneurs de Ténèbres de toutes races ou espèces se ruèrent vers les positions naines. Il fallait prendre une décision, maintenant ou jamais, si Ribur ne se décide pas dans la seconde, il en est fini définitivement de son régiment, de son honneur, de sa fierté et de la légende naissante ! Qu'adviendrait-il de l'image du Grohandar si son régiment se faisait évincé aussi rapidement dans un conflit ?
« CHAAAAAAARGEZ !!!!!! » Hurla Ribur.
Et dans geste commun et groupé tout les nains foncèrent vers la ligne de front ennemi, qui eux aussi se ruaient dans le bataille ! Le choc frontale fut d'une violence incomprable, Ribur au milieu de ses frères en vit plus d'un s'envoler comme une simple petite feuille morte au grés du vent, d'autre explosèrent littéralement sous la puissance magique qui protégeait la force ennemi du premier assaut, sachant pertinemment qu'ils étaient puissant et non résistant.
« FORMATION DRAGON » Hurla le capitaine d'arme Nain.
Ses hommes se déplacèrent en une fraction d'instant, en un clin d’œil ils étaient prêt, Ribur adorait cette discipline à toute épreuve et savait que ce serait sa force face à un tel ennemi. Les nains désormais en position croisaient le fer contre un ennemi qu'ils n'avaient encore jamais combattu jusque là. Les blessés et pertes étaient innombrable dans les deux camps, en moins d'une heure la devanture du domaine ressemblait a un terrible champ de bataille. Dans la foulée Ribur réclama l'appel du Cor de Chasse, qui devait rabattre la cavalerie bouc sur les flancs ennemi. Cette manœuvre fut instauré au bon moment, se rabat de cavalerie a ébranler fortement la position ennemie, certains fuient déjà le champ de bataille. Dans ces mouvements de panique et de déplacement de masse, Ribur cherche du regard l'opportunité d'atteindre son objectif, entrée dans le domaine et pourfendre leur maitre absolu, seulement c'était sans compter sur le caractère guerrier et belliqueux de celui-ci. Au vue de la débâcle générale de son domaine, il sorti lui-même pour régler le problème. Tout les nains virent cette créatures tout droit sortie des enfers faire son apparition. Il faisait presque trois mètres de haut et devait peser au moins trois cent kilo, voir plus ! D'énorme corne cendrée et fumante sur son crane masqué par un heaume de guerre Ténébreux, très impressionnant, seul son regard rouge brûlant et une mâchoire terriblement musclée sont visible hors du heaume. Sa musculature est tout autant colossale que le démon lui-même, jamais auparavant Ribur n'avait vu un démon aussi grand. Sa hache d'hast représente l'équivalent de quatre nains allongés et son tranchant semble capable de couper la terre en deux pièces distinct. Le grade du démon est carrément affiché au comportements de ses semblables, à peine sorti que ses comparses lui libèrent le passage et s'écartent du champ de bataille, comme si à lui seul, il allait régler le problème.
« C'EST NOTRE HEURE DE GLOIRE, TUONS LE ! » Vociféra Ribur, l'écume aux lèvres.
Les premiers nains arrivant aux contacts furent balayer d'un seul geste du démon, il venait de les réduire en cendre en un seul coup de hache. Le deuxième groupe eurent un peu plus de chance et réussir à entamer la bataille, quelques coups de lances et de haches par ci et par là, mais rien de suffisant pour faire flancher le démon.
« Stupide nain, vous n'avez aucune chance, agenouillez-vous face à moi ou mourrez ! »
Le tas de cadavre à ses pieds aurait dût être annonciateur de la couleur, mais aucun nain ne recule devant la menace. D'un geste groupé une série de nain se jetèrent sur lui, occupé à se débattre devant la rage naine le démon ne prête même pas attention a Ribur. Notre capitaine nain est inquiet, comment vaincre un tel ennemi, puis il se rappela un vieil adage « il faut combattre le feu par le feu », il ramassa une arme ennemie qui irradiait de magie ténébreuse, tourna le regard vers son adversaire immense, le sang lui brouillant la vision il s'estima heureux d'affronter un géant et non des gnomes. Ribur prit son élan, couru en direction du colosse, enjambant et escaladant les cadavres de ses frères à une vitesse hallucinante, arrivant à hauteur de l'épaule du Seigneur des Ténèbres du Mysalfar il plongea la lame dans la gorge du colosse. Rester accroché à la poigne de l'arme, Ribur est balancer de gauche à droite au rythme titubant du géant ténébreux qui finit par s'effondrer au sol, la gorge libérant tout son sang vicié. Ribur atterrit au sol, couvert de sang, épuisé, à bout de force, il venait de réussir sa mission et avait réduit à néant les forces du Mysalfar, les derniers survivants ténébreux de cette affrontement ayant fuit bien loin, la place est désormais déserte. Ribur envoya un messager auprès du Grohandar et resta sur les lieux en attendant le retour. Pensant que les démons reviendrait il a très vite constituer la garde, des rondes, un périmètres de sécurité et tout le nécessaire à leur protection. Il eut bien raison car ils durent essuyer de nombreux petits assaut et même quelques actes isolés de démons inférieurs.

Un demi-cycle plus tard le messager revint avec une délégation naine pour prendre possession des lieux, Ribur fut remercier instantanément et réclamer au Grohandar. Lui et ses hommes reprirent la route en direction de leur foyer, que l'attendrait-il sur place ? Le retour serait il aussi périlleux que l'aller ? Son inquiétude était réelle mais il était véritablement soulager de pouvoir quitter ses terres ténébreuses qui lui glaçait plus le sang que de lui offrir un sentiments de victoire.
Par chance ses inquiétudes n'étaient pas fondées, pas de mutineries, ni d'attentat, ni même de renégat sur la route ou juste un bandit espérant détrousser un nain, rien de rien, le retour le plus monocorde que Ribur ait fait jusque là.
En arrivant au Grohandar tout le peuple était dans les rues pour l'acclamer lui et sa troupe comme des héros nationaux, voila le goût de victoire qui manquait tant à Ribur, cette sensation d'avoir accompli l'infranchissable, d'avoir passer ce que personne ne pouvait réussir. On leur accorda deux jours de repos à tous avant que Ribur, le meneur d'homme, soit convoqué auprès des Seigneurs Grohandar.
Ribur profita de ces deux jours de repos pour se relaxer et prendre un peu de temps pour lui, il alla se faire tailler la barbe et les cheveux, flâna sur le marcher d'arme pour trouver une nouvelle hache plus à même d'exprimer l'étendue de ses talents guerriers ainsi qu'un nouveau pavois mieux à même de parer la violence exponentielle de ses missions. Il prit le temps de festoyer également, avec ses compagnons à la taverne principale du Grohandar « Au bouc saoulé », où il épancha abondement sa soif à grand coup de bière noire et sa faim avec de bon repas copieux. Il en récolta un bonne gueule de bois et heureusement il lui restait un jour de repos avant la convocation de ses maîtres. Son dernier jours de repos fût consacré à l'instruction, il passa donc sa journée à la bibliothèque du Grohandar où il s'abreuva encore et encore de stratégies militaire, ancestrale ou plus récente, tout ce savoir lui servirait quoi qu'il arrive, qu'il soit seul ou avec sa troupe, ce genre de connaissances est un atout de poids inéluctable. Le lendemain la convocation eut lieu aux premières heures de la matinée, juste après un déjeuner plus que copieux. A peine Ribur fut entré dans la salle des trônes que l'aîné prit la parole :
« Bon sang de pierre ! Ribur le Sauvé des eaux, la terreur du Miroban et désormais l'asservisseur du Mysalfar ! Quel prodige as-tu fait cette fois pour y arriver ? Vas-tu encore prétendre à un coup de chance face à un adversaire trop puissant ? HAHA Mon bon Ribur tu m'épateras toujours ! »
Le cadet quant à lui restait silencieux, et comme à son habitude il toisait Ribur du regard.
« Je n'ai pas eu de chance particulière cette fois-ci, j'ai simplement réagis au moment qu'il fallait et ai mené mes troupes à la victoire » répondit calmement Ribur
« Alors tu me raconteras tout dans les moindres détails ! » Rétorqua l'aîné en se levant et s'approchant de Ribur. Celui-ci prit Ribur par l'épaule et l'emmena au balcon des seigneurs, surplombant toute la ville pour écouter son histoire. Ribur lui expliqua en détail ses choix et la réflexion qui l'y a mené et une fois de plus l'aîné bu ses paroles avec avidité.
« J'ai combattu plus d'une fois Mon Seigneur, mais jamais auparavant je n'avais vu une telle chose ! Un démon aussi grand et aussi puissant... Rien que d'y penser j'en frémis encore ! » Continua Ribur
« Mais ça ne t'as pas empêcher de le pourfendre pourtant ! » Rétorqua l'aîné
« Je n'avais surtout pas d'autre choix et j'en avais l'opportunité, c'était lui ou nous tous ! Il décimait nos rangs comme des fétus de paille ! Nous avions l'air tellement insignifiant face à lui, sans cette opportunité unique de l'achever, aucun d'entre nous n'aurait survécu à un tel affrontement... » Soupira Ribur, indigné d'être prit pour un Héro alors qu'il avait juste profiter de la bonne occasion
« Tu sais, Ribur, la différence entre un vrai meneur d'homme et un simple fou avec une hache, c'est que le meneur d'homme revient avec ses hommes, le fou revient seul. Tes choix et ta capacité à réagir au bon moment font de toi CE meneur et non pas un fou ou même un faible. Vois la différence en toi qui fait que JE te choisis pour ce genre de mission. » Réconforta l'aîné
« Mais... Mon Seigneur, un vrai Héro tout comme Dwaërogan par exemple l'aurait pourfendu en combat singulier ! »
« Et qui a vaincu Dwaërogan ?! » s'échauffa le patriarche nain
« Je n'ai profité que d'un coup de chance au bon moment ! »
« Ce que Dwaërogan aurait été incapable de faire ! Dans la même situation que toi, il aurait fait preuve d'orgueil et de fierté, te laissant peut-être même la vie sauf, tu aurais eu d'autre chance de le vaincre, la fierté et l'orgueil des Héros nains ont fortement tendance à obscurcir leur vision global des choses, ainsi que leur capacité à agir comme il faut quand il le faut ! Tu es cette différence qui fait de toi un véritable meneur d'homme, qui a, à mon sens, bien plus d'impact sur les nains eux-même qu'un héro paré de dorure multiple ! » Trancha l'aîné d'un ton affirmé et sans appel
« M-Merci Mon Seigneur» balbutia Ribur
Les mots de l'aîné Grohandais résonnèrent longtemps dans l'esprit de Ribur, essayant de se faire force qu'il n'était pas un profiteur de « chance de farfadet » mais plutôt un fin visionneur ou un grand tacticien, il était confus et commençait même à ruminer sa propre histoire... Errant en ville, à la recherche d'une réponse ou d'un éclair de lucidité lui permettant de faire le tri dans tout cela. Comme tout bon nain se respectant, il pensa que la bière noire serait sûrement un excellent remède, sa première étape serait donc « le Bouc Saoulé ».

« Ribur !! Ribur !! Ribur !! » Scandait toute la clientèle de la taverne. Ribur n'était pas surpris mais n'espérait franchement pas ce genre de réaction, il aurait sincèrement préféré un silence absolu. Il prit directement la direction d'une des tables du fond pour être au plus tranquille avec lui-même. Le tenancier ne lui demanda même pas ce qu'il voulait consommer et lui apportera directement le menu du jour et un énorme hanap de bière noire bien fraîche et savamment servie.
« Offert par la maison pour notre nouveau Héro Grohandais ! » Scandât-il fièrement.
Ribur ne releva même pas le regard et ne lui adressa pas un mot, tira son assiette devant lui et tritura de bout de la fourchette la nourriture d'un air rêveur. Le tenancier, irrité, tourna les talons et retourna derrière son comptoir tout en toisant du regard le nouveau « Héro ». Plongé dans ses pensées notre nain s'imaginait ce que son père pourrait dire de lui à l'heure actuel « Un si beau départ pour n'être qu'un parvenu ? Tu profite d'une situation où moult autres nains auraient pu en faire autant ?! ». Et comme si il espérait noyer les paroles de son défunt paternel, il enfila son hanap de bière noire. À peine eut-il poser son hanap sur la table qu'il leva déjà la main pour en commander un autre, le tenancier s'exécuta sur le champ.

Les hanaps s'entassaient devant Ribur et son esprit s'embrumait tout autant que la mousse de la bière qui habitait il y a encore peu l'un de ces hanaps. Émoussé par sa journée et ébréché par la soirée, aux premières heures de la nuit, lorsque la taverne semblait presque vide, Ribur décida de partir, il paya sa note et prit la route du retour. Titubant et chancelant le long de la route le ramenant au quartier des Officiers, il ruminait toujours, même si il semble bien que plus rien n'était tout à fait claire pour lui. Glissant sur le parvis du corps de garde il s'écroula au sol dans un fracas aussi lourd que sa tête, les gardes l'observaient, diviser entre indignation et humour nain.
« Alors mon Héro ? Dur dur de combattre un ennemi liquide, hein ? »
« Quelle honte, un Héro aussi rapidement ruiner par l'alcool, en espérant qu'il se ressaisisse vite ! »

Ribur se redressa avec toute la difficulté du monde, au bout du troisième essais il arriva enfin sur ses pieds, tentant de rester droit comme un poteau il nargua le premier
« Moi au moins, j'ai combattu Monsieur le Garde ! »
mais pour le deuxième il réservait du plus cinglant
« Quant à toi, larbin, si tu ne veux pas toi finir en ruine, ne me cherche pas plus que ça ! Tu sais qui je suis ?! Alors ne joue pas à ça ! »
L'effet escompté prit effet immédiat, le garde se raidit net sur place
« Pardonnez mon offense Capitaine, je ne savais pas que vous aviez juste festoyer pour votre victoire, mes paroles ont été plus vite que mon esprit » s'aplatit le garde offensant
« C'est justement pour ça que tu n'es qu'un garde » rota Ribur.
Toujours chancelant il retourna péniblement jusqu'à sa chambrée où il s'écroula comme une masse de guerre au beau milieu de son lit.

Au réveil Ribur cherchait les morceaux de sa tête éparpillé aux quatre coins de sa chambre, un mal horrible avait prit la place de son cerveau. Émergeant difficilement il s'habilla, se dirigeant vers la cantine commune pour prendre le déjeuner habituel. Arrivé à sa table tout le monde l'observait en silence, il déjeuna silencieusement mais cette attitude l'agaçait au plus haut point, une fois sa gamelle terminée il sauta sur la table comme un diable :
« Vous n'avez jamais vu un nain dont les cheveux poussent à l'envers?! » Vociféra Ribur, rouge de râge.
Un silence pesant s'installa et Ribur pensait avoir calmé l'assemblée, mais à son grand désarroi ils se mirent tous à rire aux éclats ! Notre nain ne comprenait pas trop la situation, il venait de hurler avec son crâne bien douloureux et eux riaient à s'en fendre la gorge ?! Au moment où il voulut reprendre la parole un des nains qui avait combattu à ses cotés au Mysalfar prit la parole :
« Regardez ça ! Là on a du vrai nain ! Malgré avoir combattu un démon haut comme une montagne et il continue de se battre avec le liquide tout en gardant son humour ! AH OUH POUR RIBUR ! »
« AH OUH » « AH OUH »
Ribur l'est prit pour à moitié fou mais se mit à rire aussi, il venait de réaliser à quel point il devait avoir l'air fin en sautant sur sa table avec sa tête toute décomposée et sûrement toute sa pilosité aussi car dans la foulée il n'avait pas prit la peine de passer devant le miroir, il devait avoir l'air d'un nain qui aurait dormi dans un soufflet de forge. Au beau milieu de leur rigolade le Seigneur de Guerre Bardalgür fit irruption avec sa garde dans la cantine :
« Tout le monde dans la cours et en rang ! Inspection général des troupes ! Vous avez trois minutes ! » et il tourna les talons aussi sec.
Le fou rire s'estompa immédiatement et tout les nains partirent dans tout les sens pour se préparer, Ribur y compris. Arrivé dans sa chambre il revêtit hâtivement son armure et embarqua son casque sous le bras et attacha son ceinturon d'armement, enfila son bouclier sur le dos, se rua dans la cours intérieur et comme tout les autres s'aligna à sa place, donc, juste devant sa compagnie de Guerriers Dragons. Bardalgür commença ce qui semblait être une inspection banale, il prit bien son temps devant chaque nain devant qui il passait, faisant une remarque par ci par là « Plus droite la ceinture ! », « Bottes mal cirées », « On se tient droit, bon sang ! » et bien d'autres encore... Il se rapprochait lentement de Ribur et celui-ci ne pouvant pas bouger, priait pour qu'il ne s'attarde pas sur son cas, il ressemblait plus à un sac à vin plutôt qu'à un Capitaine d'arme. Malheureusement ses prières ne furent ni entendue, ni exhaussée, Bardalgür arriva sur lui et le dévisagea gravement et silencieusement, longuement et lentement il l'examinait sous toute les coutures. Une étrange lueur flamboyante brillait dans le regard du Seigneur de Guerre, Ribur espérait toujours autant qu'il ne remarquerait en rien son état lamentable.
« Alors c'est ça, le nouveau Héro nain ? C'est donc pour toi que l'on me fait déplacer de bon matin dans les quartiers des subalternes ? » Clama soudainement Bardalgür
« Je suis Ribur Mâchoire de Fer, le Sauvé des Eaux, fils de Gléobur Mâchoire de Fer premier du nom » répondit machinalement notre capitaine
« Je sais exactement qui tu es jeune imbécile ! Penses-tu réellement que je serais venu ici sans rien savoir ni connaître de qui je venais faire le sacre ?! On a sûrement sauver ton corps mais pas ta tête de ce maudit ruisseau ! » aboya le Seigneur de Guerre, qui semblait d'un coup habité d'une hostillité ouverte envers Ribur, qui lui, ne devait pas broncher
La garde personnel de Bardalgür encercla Ribur et le conduit vers le centre de la cours où siégeait une espèce d'estrade dallée, haute de quelques marches à peine, sculpté dans la même pierre que la cours. Malgré son but rituel, cet estrade n'a vraiment rien de remarquable par rapport à toute l'architecture naine, à croire que les soldats ne mérite que le basique pour s’entraîner et s'endurcir. Ribur se plaça sur le coté droit de l'estrade comme à l'accoutumée et attendit que Bardalgür se tienne devant lui pour s'agenouiller.
« Ribur, au nom des Frères Grohandar's, les Seigneurs et Maîtres de ses terres et de vos vies, et par les pouvoirs qui me sont ainsi conféré, moi, Bardalgür Frappoing, Seigneur de Guerre du Grohandar, je te nomme aujourd'hui et pour les cycles à venir Commandant des Guerriers Dragons. Ton prédécesseur libérera ses quartiers dans l'heure et cette décision est à effet immédiat, ordonné par vos Seigneurs ! » Argua Bardalgür fièrement et solennellement. Aussi cruel semblait il être, le fait d'être sur le devant de la scène l'emplissait de fierté, l'étalage de ses pouvoirs devait sûrement lui rendre un sentiment de puissance perdu ailleurs, pensa Ribur. Il était devenu aujourd'hui, de par sa réussite au Mysalfar, un Commandant nain. Ribur voyait donc sa notoriété au Grohandar monté au sein de l'armé, ainsi que sa reconnaissance en temps que forgeron, car ne l'oublions pas, il forge également, même si ceci est une autre histoire. Désormais sa vie va changer littéralement, beaucoup de chose vont lui être accordé maintenant et aussi la manière dont les autres nains le voient et lui parlent. En outre cela imposait bien plus de responsabilité aussi, tout ses efforts devraient perdurer à travers les cycles, si aujourd'hui il ramenait une centaine de nains en vie de la bataille, demain il devrait en ramener au moins mille. Il redoutait déjà les prochaines mission à venir, sachant très bien que l'aîné, vicieux et malin, pousserait Ribur dans les tréfonds du monde pour tenter de réussir là où tout autre poissard a échouer, pensant que sa chance serait son fer de lance pour la réussite Grohandaise, sans même se douter une seule fois de la capacité stratégique de Ribur. L'avenir sera t'il toujours aussi glorieux pour Ribur dans les cyles à venir ?
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MessageSujet: Naissance de Bëowür   Ribur Mâchoire de Fer Icon_minitime1Mar 5 Mai - 21:13
« Commandant Ribur, voici un ordre de mission spéciale, vous devrez détruire ce courrier après lecture, assurez vous bien que le seau n'a pas été brisé, si oui, tuez le messager sans attendre.
Comme vous le savez sûrement, les humains d'Embrunléon et tout ceux de la zone côtière court un grand risque, un déploiement des Ténèbres serait en marche droit sur eux. Nous n'avons pas le temps de déplacer toute armée pour les protéger tous, prenez un détachement et aller les prévenir ! Votre réputation vous précédant vous parlerez au nom du Grohandar et vous donnera tout le crédit nécessaire pour réclamer une évacuation urgente de la zone, partez sans attendez Commandant. Que le Marteau Dwaëllin veille sur vous ! »

Voici l'étrange missive portée secrètement à sa connaissance un froid matin d'hiver. Ni une ni deux, Ribur congédia le messager en le gratifiant de quelques pièces pour sa discrétion et son professionnalisme, empoigna son barda, s'équipa en toute hâte, et se rua vers les quartiers des Sous-Officier chez qui il choisira un détachement de cinq valeureux nains pour le suivre. Réclamant que chacun n'embarque que le strict nécessaire en armement mais un maximum de vivre et d'utilitaire, Ribur se hâta au cuisine pour réclamer que l'on prépare en suffisance pour six nains pour un voyage de près de six mois, même si la cuisinière en chef n'appréciait pas trop ce genre de méthode, Ribur était un nain avec de l'éducation et sa politesse lui valait tout les oscars de la bonne cuisinière
« Mais bien sûre mon mignon, mais n'oublie pas que tu auras besoin d'une brouette pour transporter autant de nourriture, faut savoir garder en forme en gaillard comme toi ! » Ria la cuisinière en commençant les préparatifs de denrée à conservation longue durée. Ribur alla également voir ses collègues forgerons en leur demandant de ferrer sept bouc et de préparer une pièce de rechange pour chaque nain l'accompagnant. Au retour pour le quartier militaire il croisa Manicléa qui lui sourit gentiment, il se prépara à lui dire qu'il partait pour des mois et qu'il ne savait pas si il la reverrait, qu'il était terriblement épris d'elle et que... Et puis non, pas le temps pour ça ! Une mission spécial l'attend ! Il reprit donc son rythme de marche et l'accéléra même un peu pour rejoindre ses compagnons de voyages. Arrivé au quartier militaire les nains étaient prêt et impeccable, attendant leur Commandant sur le parvis. Ribur réclama un instant et retourna à sa chambre où il reprit un petit fichu en tissu claire, légèrement bleuté aux reflets argentés, qu'il attacha à son ceinturon. En vérité ce petit morceau de tissu était, à la base, dédié à attaché les cheveux d'une naine, mais pas n'importe laquelle à vrai dire, ceux de Manicléa. Elle l'aurait perdu dans un mouvement de précipitation à l'infirmerie et Ribur étant l'un de ses plus fréquent client était sur place et en a donc profiter pour lui subtiliser et le conserver comme un trésor. Ribur le prenait avec lui car il savait très bien que le voyage serait long et périlleux, et que si il arrivait malheureusement ne serait-ce que quelques heures trop tard il en serait fini des humains et de lui-même, ce trophée devait l'accompagner !
Les préparatifs étant enfin terminé, les vivres chargés sur le bouc sans cavalier, les sacoches de chaque bouc bien remplie de tout le nécessaire pour un tel voyage. Les nains, menés par Ribur, quittèrent le Grohandar avant le zénith pour l'un de leur plus long voyage, ils allaient traverser presque tout Nevilim pour sauver une poignée d'Homme, des Longs-sur-Pattes. Ribur était vraiment offensé de servir de sauve-miche pour les Longs-sur-Pattes, pourquoi n'étaient-ils pas capable de se gérer ou de se défendre eux-même ? Pourquoi un Héro Grohandais devrait faire toute cette route pour eux ? Ont-ils un jour fait quoi que ce soit pour le Grohandar ? Ribur en doute fortement et son mépris pour les hommes n'en fut qu'accrus. Les premières semaines du voyage se passèrent sans aucun véritable incident hormis un feu de barbe lors d'une soirée trop arrosée, l'un des suivants de Ribur était donc a moitié « rasé » par le feu, l'expression sur son visage semble diviser entre indignation et explosion de rage. Ils étaient toujours sur les terres naines et seulement au bout de la troisième semaines ils passèrent la frontière Grohandaise.

Nos nains vont devoir traverser des terres non revendiquer par aucuns empire, ces terres sont dangereuses pour tout le monde, elles sont l'empire des renégats et des rebuts, seul la « non-loi » et la haine y règnent. Alertes et aux aguets, les compagnons de voyages sont sur le qui-vive, le moindre bruit, le moindre bruissement pourrait-être dangereux ou même une source de mort imminente. Heureusement les Hors-Terres sont fort éparpillé à travers Nevilim et il est presque possible de ne pas s'y attarder plus de quelques nuits, migrant de ville en ville. Un soir auprès du feu, lors du tour de garde de Bloïn, le nain ébarbé, sa vigilance leur sauvèrent la vie à tous. Un seul et unique bruit « non-naturel » et il donna l'alerte, ce qui fut sa meilleure réaction en réalité car ils étaient véritablement attaqués et ce par un groupe de hors-la-loi, des scélérats espérant détrousser notre petit groupe de nain, ne se doutant certainement pas à qui ils avaient à faire. Ribur sauta d'un bond hors de sa couche, comme ses collègues d'ailleurs, mais il avait l'esprit encore confu de son rêve et de l'abus de bière noire de la veille. Attaqué de flanc par un humanoïde au faciès balafré il fut sauvé de peu grâce à son pavois toujours accroché sur son dos, le coup ricocha sur celui-ci et l'attaquant déséquilibré. Ribur profita de cette chance, ou malchance selon le point de vue, pour relever net sa hache en plein dans la clavicule de son opposant, démembrant presque celui-ci. En voici déjà un de moins mais Ribur n'arrive pas à compter le nombres d'assaillants, l'effet de surprise qu'il aime tant se retourne contre lui, voila ce que ressentent ses ennemis lorsqu'il les accule, il est en proie contre ses émotions, que faire, trop d'agitation et de mouvement, la panique prend doucement le pas. Ses hommes font front à l'ennemi férocement et heureusement qu'ils ont tous excellé lors de leur formation respective, les ennemis sont très vite mis en déroute. Lorsque Bloïn se retourne pour voir l'étendue des dégâts il vit Ribur les bras ballant, à coté du feu de camp, si ils n'avaient pas été là pour défendre ce « Héro » la mission aurait déjà été un échec et il était temps de le rappeler :
« Alors soit disant Héro, on est perdu ? On ne sait se battre qu'en bataille rangée ?! Tu as besoin d'un champ de bataille pour savoir te battre ? Ce n'est pas une piste de danse mon pote ! Ici c'est la vraie vie, si tu te loupe, t'es mort ! Et t'as bien de la chance qu'on soit là, nous, les nains, sinon tu serais déjà mort ! Terreur du Miroban, mon œil ouais ! Terreur de bibliothèque surtout ! » Hurla t'il comme un fou furieux sur Ribur. Après un bref instant de choc Ribur prit la parole :
« Bloïn, tu ne crois pas si bien dire, mes victoires ne sont pas les miennes mais celles de nos précédents, je n'ai fait que copier leur stratégie et les appliquer à l'échelle de la bataille que je devais mener. Mes victoires au combat singulier sont uniquement due à la chance ou simplement car j'ai réagis au bon moment. Oui je ne suis qu'un parvenu et je vous ai volé vos lauriers, oui je ne suis pas un Grohandais de sang direct et vous m'avez recueilli comme l'un des votre. Et en remerciements je m'approprie vos victoires et vos honneurs. Je n'en suis pas digne et si aujourd'hui tu souhaite mon rang il est à toi Bloïn, fils de Blorindäl le Cogneur, Seigneur sous la colline. Oui je sais qui tu es et c'est bien pour cela que tu m'accompagne aujourd'hui, toi comme les autres, je vous ai tous choisi car vous êtes les meilleurs dans vos domaines respectifs, dans ton sang coule la voie du Guerrier et tu en es sûrement l'un des nains qui mérite le plus d'être un Saigneur de guerre et non pas Seigneur, je pèse mes mots. Quant à tes acolytes je les ai choisi eux aussi pour leur sang, leur lignée, leur légitimité et leurs capacités. Ne crois pas que je ne sais pas qui je suis, je ne suis qu'un stratège et rien d'autre. Vous, vous êtes des nains taillé à même la pierre au burin Divin, moi j'ai hériter d'une plume à la place. Si tu veux mon rang, je te le répète, prend le, je ne pourrais jamais gagner un duel singulier contre toi. »
S'en suivi un chuchotement entre les nains qui étaient désormais tous face à Ribur et quand celui-ci cessa Bloïn reprit la parole :
« En ces mots tu es bien plus digne que n'importe lequel d'entre nous Ribur, Terreur du Miroban, je suis peut-être un Champion Nain, mais jamais je ne t'arriverais à la botte sur le plan stratégique. Tu as su reconnaître tes faiblesses, choses que je suis incapable. En outre tu reconnais ton besoin de nain comme nous et en ce jour, je reconnais mon besoin de nain comme toi. » Et il s'agenouilla.
« AH OUH » « AH OUH »
Ribur compris ce jour qu'il ne devrait plus se laisser épris par la terreur ou la panique, que ces alliés d'aujourd'hui serait peut-être ses ennemi de demain, ou que ces ennemis d'aujourd'hui deviendraient ses alliés de demain ? Qui sait. Ils remirent de l'ordre dans le campement, changèrent de ronde et reprirent le cours de leur nuit pour continuer le voyage dés l'aube qui ne tarderait sûrement plus.

Le voyage reprit et traversèrent rapidement ce maudit sous bois. Un réel sentiments de confiance s'était installer entre les nains du groupe, chacun avait bien compris qu'ils formaient l'élite naine, mené par un fin stratège, ils pensaient tous pouvoir conquérir le monde. Avançant de village en village ils ont considérablement réduit le taux de risque durant les escales en extérieur. Malgré tout chaque étape source de danger, plus d'une fois ils ont du lutter contre des bandits ou même des créatures. Lors de l'une de leur « village-étape » nommé avec humour par les nains, ils prirent un excellent repas bien copieux, Bloïn prit même deux ration, suivi d'une petite série de hanap de bière brune, la bière noire étant exclusivement brassé chez les nains ils devaient donc se rabattre sur le produit local, qui, entre nous soit dis, ne vaut franchement pas la bière naine ! Ribur se contenta de deux hanaps, sachant que l'alcool et lui ne faisait pas bon ménage le lendemain, il préféra s'abstenir d'engouffrer son esprit dans les méandres vaseux de l'alcool. Les autres nains, plus endurant à l'alcool, eux ne se sont franchement pas privé, pour les cinq nains totaux ont décomptait déjà plus d'une soixantaine de hanaps. La nuit Ribur repensait à la première offensive qu'ils avaient essuyé, de ce discours haineux posé par Bloïn puis modifié en discours fraternel, il commençait à émettre des doutes sur la sincérité de celui-ci. En proie avec ses vieux démons paranoïaques, la crise d'insomnie le guette,  ressassant en boucle cet échange verbal. Au bout de plusieurs heures de réflexion Ribur se ressaisi en se disant que la paranoïa n'avait pas sa place dans sa quête ni son groupe, que chacun dépendait de l'autre et qu'ils resteraient souder jusqu'au bout, face à l'adversité ou le danger. Le lendemain matin Ribur était grisâtre, sa longue nuit de spéculation l'avait épuisé moralement et se trahissait sur son physique, ce qui n'échappa pas à la bande :
« Alors, même deux hanaps serait de trop l'Erreur de la Bière ? » lui lança Arkendäl, un nain incroyablement large et haut, il dépassait d'au moins une tête les autres nains et ressemblait plus à une sorte d'ours qu'autre chose.
« Mmmmh, rien à voir avec tout cela, j'ai réfléchis toute la nuit à un moyen de faire repousser drastiquement la barbe de Bloïn, mais a part tirer dessus je n'ai rien trouver » rétorqua Ribur après un bâillement décomposé.
Les autres nains éclatèrent de rire. Ils préparèrent leur affaires et prirent la route presque immédiatement, bien entendu, le déjeuner primait sur le départ. Le ventre plein et bien tendu, ils se mirent donc en route, sur une note enfantine et joyeuse suite à la boutade de Ribur qui lança la journée sur cette teinte pour tout le reste de la bande. Le long de la journée ils passèrent le temps à se chamailler gentiment les uns les autres, parlant de la barbe de l'un ou des poils de nez de l'autre, le niveau n'était pas bien haut mais ils s'amusaient, de l'humour nain de base et même Ribur en profitait et jouait avec eux. La journée avança et les nains se calmèrent au rythme des heures, gardant en direction les Terres Côtières d'Embrunléon. Les nains s'étaient totalement calmé et étaient même devenu silencieux, la soirée pointait son heure et la lumière déclinait lorsque d'un coup, le bouc de Bloïn se figea net, son propriétaire eu beau hurler, la bête ne broncha pas d'un poil. Les nains s'attelèrent à tenter de tirer l'animal vers la suite du voyage mais bien têtu, celui-ci ne céda pas le moins du monde. Obligé de préparer leur campement pour la nuit sur place, ils mirent donc en quête d'une viande fraîche pour le menu du soir, histoire de ne pas puiser inutilement dans leur réserve. En moins d'une heure Arkendäl et Glorïnor revinrent avec deux beaux sanglier dodu qui finirent rapidement à la broche au dessus du feu avec un filet d'hydromel et d'estragon. Se régalant à s'en faire éclater la bedaine lorsqu'un intrus perturba le festin, un jeune humain d'une vingtaine d'année, il semblait perdu et vint directement vers les nains pour leur tenir ce discours :
« Chers amis troglodytes, je me présente, je suis Filibert le barde et je viens d'être, hum, comment dire... Expulser du village où j'ai voulu faire partager mon art verbale ! Ils ont osé me jeter dehors sans ménagement, un soir de pluie et voila donc trois jours que je marche seul, errant à la recherche d'un autre village où je pourrais tenter de vivre de mon luth. Auriez-vous l'obligeance de partager un peu de ce magnifique sanglier avec moi, ainsi qu'un bon verre de bière naine, ce qui me redonnerait énormément de courage pour la suite de mon voyage ! »
Bloïn failli décoller comme une fusée hors de sa place, Arkendäl donnait l'air de vouloir manger l'humain en guise de dessert et les autres trépignait déjà. Ribur prit la parole instinctivement, voyant l'état de pression de ses frères :
« Donc, sortant de nulle part tu ose nous nommer Troglodytes ?! Nous sommes des Nains et non de vulgaires Longs-sur-Pattes, à croire que tu manque d'oxygène là haut pour nous parler sur ce ton. Pour qui te prends-tu pour exiger quoi que ce soit de notre part ? La seule chose que tu auras de nous c'est la direction du prochain village, au sud d'ici à une journée de marche, vu tes jambes tu devrais y être rapidement. Et si tu ne veux pas que ma botte emménage dans ton derrière tu ferais mieux de prendre cette information en guise de repas et de décamper sur le champ. » Sur un ton ferme et très sec.
L'humain ne se fit pas prier et fila à toute jambes en hurlant au loin des insultes racistes envers les nains, s'assurant d'être assez loin pour ne pas être poursuivit par ces rustres barbus. Les comparses quant à eux s'esclaffèrent de rire
« Tu m'impressionne Ribur, qui l'eut cru que tu ose parler plus fermement que moi à un Humain ? » s'esclaffa Bloïn.
Ils continuèrent leur repas et la nuit ne tarda plus, les tours de garde prirent leur effet comme à l'habitude, depuis le temps, ils étaient rodés. Peu de temps après que Bloïn commença a monter la garde il entendit un craquement léger derrière les arbres, il se retourna arrogant et argua à travers bois :
« Alors Filibert, t'as pas compris ?  Tu veux vraiment qu'on te botte le derrière jusqu'au village ? »
En réponse il n'y eut qu'un silence, suivit d'un sifflement rapide annonçant une pierre arrivant droit dans le front de Bloïn qui tomba net, assis, hurlant de douleur. Les autres nains se réveillèrent d'un bond, sorti avec fracas de leur sommeil, les cris de Bloïn, similaire à ceux d'un goret coincé dans une archelle de porte, en guise de réveil étaient assez surprenant. La cohue commença et la mêlée directement, Ribur savait qu'il ne pouvait pas laisser place à l'effroi et qu'il devrait combattre comme un nain, pas de place à la stratégie, juste du découpage massif d'ennemi. L'un des assaillants  se jeta immédiatement sur lui, et il réagit instantanément, il lança ses bras vers le haut, la hache bien tendue, atteignant sa cible en plein milieu de l'entrejambe, l'entaillant jusqu'à hauteur de la première côte, retirant son arme du corps de sa victime d'un geste franc, il se tourna vers la suite d'ennemis s'engouffrant sur le contre bas de la route où ils s'étaient installés, cette vague semblait sans fin et les nains commençait à perdre du terrain tout en continuant de lutter. Ribur enfonçait sa hache de part et d'autre sur ses opposants, entrant à hauteur de l'épaule ou de la nuque, encore même dans la hanche ou même à travers cotes. Il laissait enfin parler son instinct Nain, la rage parlait d'elle même sur le champ de bataille, même si cette esbroufe semblait perdue, il ne quitterait pas ce front sans lutter, sans que ses frères soient, eux aussi, prêt à se replier. Le sang coulait à flot sur l'herbe mousseuse de ce talus affluant sur un minuscule sous-bois clairsemé, déboulant sur un flanc rocheux profond de quelques foulées. Ribur et ses frères étaient recouvert de sang également, mélange du leur et de celui de leurs ennemis. Grâce à la formation groupée classique naine, chaque membre de la formation peut garder un œil sur un frère d'arme et grâce au sens tactique du groupe, leur union tient plus fort que certain rempart bâti par les humains, tel le courroux vengeur le fléau abattu par les nains sur ce groupe désordonné et déséquilibré, leur donne un avantage incommensurable. Ribur garde en tête son coté stratège malgré la situation, et surtout du à cette situation, du coin de l’œil il observe ses frères et voit Bloïn le Cogneur chanceler sur le flanc, il faut admettre aussi que c'est lui qui encaissait le plus grand nombre d'ennemi et ce depuis le départ de l'échauffourée. Ribur hurla le repli et en réponse à son cri l'ennemi sonna le Cors de guerre, en cet instant les nains comprirent que ce n'était pas un acte d'un groupe isolé, mais l'envoi d'une groupe établi et commandé pour les éliminer. Le groupe de nain replié dans le sous-bois à l'abri d'un rocher se tenait toujours en formation serrée autour de Bloïn qui semblait blessé et épuisé. Le bruit du détachement ennemi s'éloignait de plus en plus, Ribur demanda à Arkendäl de monter la garde le temps de soigner Bloïn et les autres, étant le moins blesser il pourrait passer dernier. Ribur copia les geste de Manicléa, longuement étudié durant ses heures alitées à l'infirmerie, il prit bien soin de bien nettoyer les plaies et de les désinfecté avec le baume aux herbes qu'ils avait en bourse et de bien pansé les plaies avec des feuilles de fougère rincée à la gnaule de Bloïn pour les désinfecter et nettoyer. Une fois les nains soigner ils retournèrent à leur campement qui était complètement ruiné et saccagé, tout était en lambeau. Ils récupérèrent ce qui était encore utilisable, les boucs n'étaient plus là et ils durent donc reprendre leur route à pied, rallongeant considérablement leur voyage. Ribur décida de faire un léger écart sur leur voyage pour aller dans un village proche et s'y ravitailler, y acquérir de nouvelles montures (sûrement des poney, ils n'étaient plus sur un territoire Nain), s'y reposer pour enfin reprendre la route. Le village n'était qu'à une journée à dos de bouc mais à près de trois à pied. Sur la route les séparant de ce nouvel objectif ils durent dormir à la belle étoile. Le lendemain même ils reprirent leur route en direction du village, dans l'espoir de gagner du temps ils coupèrent à travers bois. Au beau milieu de ce bois ils rencontrèrent un homme étrangement vêtu, il avait l'air drapé d'une housse bouffante bleu tirant sur le violet avec d'énormes perles couleurs saphir ornementale ça et là, en guise de couvre-chef il portait un drôle de chapeau tombant, aux même couleur que le reste. Il arborait un visage fermé, caché derrière une longue barbe brune aux reflets roux et d'énorme sourcils.
« Troglodyte infernaux du Grohandar, vous n'êtes pas les bienvenus ici et ne le serez jamais, rebroussez chemin ou perissez » Cria l'homme
« Nous ne sommes pas des Troglodytes, nous sommes des nains. Et qui que tu sois, personne ne nous barrera la route, nous avons une mission et nous devons l'accomplir » Rétorqua Ribur
« C'est exactement la réponse que j'attendais » souri l'homme et il se mit à réciter des incantations dans une langue totalement inconnues pour les nains. En très peu de temps le mage eut fini sa double incantation, il venait de créer une espèce de portail derrière lui et devant lui se matérialisa un amas de pierre grandissant pour finalement prendre la forme d'un golem de plus de six mètre de haut. Le mage s'engouffra dans son portail en lançant une dernière boutade aux nains :
« Vous étiez prévenu, votre orgueil vous a perdu, Troglodytes »
Le golem prit vie à l'instant où le mage disparu, il était animé d'un désir unique, d'un but ultime : détruire ces nains et les anéantir, sans aucune intentions de le cacher. Ribur comprit très vite que la situation était dramatique et qu'ils feraient mieux de fuir et au moment où il allait hurler la fuite Arkendäl se rua sur le golem en hurlant
« Meurt monstre ! »
Le golem abattit son poing et Arkendäl fut instantanément écrabouillé comme une vulgaire mouche, et lorsque le bras remonta on voyait encore la barbe ensanglantée et quelques boyaux pendouillant de la main de la créature. Ribur eut un haut le cœur et fut horrifié devant une tel vision, Arkendäl le courageux n'avait pas fait plus de quatre secondes. Le groupe enhardi par cette funeste perte s'arma a l'unisson et se rua en chœur sur le monstre, Ribur sur leur talon. Martelant chacun leur tour la créature avec toujours plus de rage il se faisait balayer d'un simple revers de la main, comme si le Golem jouait avec sa proie, les nains revenant toujours à la charge. Ribur sauta pour tenter d'atteindre une articulation, dans l'espoir de démembrer la chose, mais celle-ci le vit arriver de loin et lui envoya un terrible coup de poing ce qui propulsa Ribur à travers bois et fourré, martelant son corps de partout. Il heurta brutalement une branche de taille moyenne avec l'arrière de sa tête, ce qui l'assomma littéralement. Il fini sa course dans un talus à on ne sait combien de foulées du point d'impact, contre un rocher, entre conscience et néant.

Lorsque Ribur reprit conscience la nuit était tombée, le calme était revenu, on entendait ni combat, ni craquement de bois ou de branche, ni même de cri d'animaux nocturne, la forêt était d'un calme absolu. Ribur essaya de comprendre d'où il était venu, même si il n'avait pas toucher le sol avant son arrêt, mais dans la nuit noire et avec le choc subis il était complètement désorienté et perdu, malgré ses recherches vacillantes il ne trouva aucune trace de son chemin. Il se mit donc en route, en quête d'une sortie ou d'une aubaine pour se remettre et ainsi pouvoir chercher ses frères. Il trouva un chemin de terre battue, apparemment fréquemment fréquenté par des marcheurs et des charrettes, les traces étaient profondes et sèches, Ribur en conclut donc qu'au vu de la saison moyennement humide, les derniers passages devaient remonter à plusieurs semaines. Suivant ce chemin sinueux à travers bois il arriva rapidement aux portes d'un village en ruine et en cendre. Dans un élan d'espoir il parcouru le village à la recherche de survivant, mais il ne restait rien, juste les restes fumants de maison familiale ou de ferme. Les champs et les potagers avaient été salés, les vergers brûler et eux aussi salés. Il ne restait que chaos et désolation cette vision d'horreur rappela de vieux souvenir à Ribur, se rappelant son village en ruine, en proie aux flammes, voyant les siens éparpillé au sol, morts. Son sang se glaça et le désespoir prit peu à peu sa place, Ribur se sentait seul, perdu, abandonné, voyant autant de chaos il se revoyait plus de cinquante cycles plus tôt, fougueux et arrogant. Aujourd'hui ce poids lui pèse, le remord de ne pas avoir été le nain qu'il est aujourd'hui à cet époque, pouvoir sauver sa famille et ses amis, ses proches. Se morfondant et continuant sa route vers la sortie du village, il vit au loin, dans la plaine collée de l'autre coté du village, une immense traînée de sang. Il hâta le pas, il y avait peut-être encore des gens par ici, mort ou vif il pourrait peut-être enfin faire des liens. Ce qu'il vit failli lui retourner l'estomac : le torse d'une fillette, rongé par les charognards, gisait là dans son sang et les reste de boyaux partiellement dévoré. Elle était couverte de morsure différentes et plusieurs morceaux de chair avait disparu, laissant place aux muscles ou aux os, rougeâtre de sang séché au soleil. Ribur était obligé de détourné le regard si il ne voulait pas être malade de cette vision d'horreur dégoûtante. Remontant la traînée de sang, non pas pour trouver les jambes de l'enfant mais plutôt pour voir si il n'y avait pas d'autres personnes, peut-être encore en vie, il vit que le sang descendait d'un talus léger, donnant sur un petit bois. Grimpant cet aplomb ce qu'il vit le perturba tout autant : cloué à un chêne par des pointes en acier traversant ses mains, un être étrange était là face à lui, morphologiquement parlant il avait toute les caractéristique d'un adolescent humain, à quelques détails prêt assez perturbant pour Ribur qui a vu et étudier toutes les races de Nevilim, il avait une queue de démon alors qu'elle était velue comme celle d'un loup semblable à ses oreilles, la finesse de ses traits rappelait celle des anges alors que ses yeux était ceux d'un démon, ressemblant étrangement plus à ceux d'un chat. Une épée traversait l'abdomen de la « créature ». Le nombre « 157 » était comme gravé sur son visage, comme si ce chiffre faisait part entière des traits de son visage, et juste en dessous de ce chiffre infâme, des armoiries nobles angélique, ce symbole n'était pas inconnu à Ribur mais il ne savait guère d'où. À son ceinturon ensanglanté l'on distinguait un masque carnavalesque, objet étrangement gai sur ce triste personnage. Un autre détail à attirer l'attention de notre nain, la végétation sous le jeune garçon était mourante et semblait affecté d'un étrange mal la rongeant, tel un poison ou un parasite unique en son genre, était-ce le sang de 157 qui faisait cela ? Ribur pensa que cet étrange adolescent était mort et au moment où il s’apprêtait à le décrocher le pauvre bougre celui-ci gémit faiblement, il était donc encore en vie ! Ribur le décrocha et soigna ses plaies du mieux qu'il pu, il installa son barda du mieux qu'il pu pour prétendre à une « infirmerie de campagne » pour installer son « patient » au meilleur possible.

Lors des premiers soins, Ribur remarqua seulement les horribles stigmates dans son dos et son visage, souvenirs de tortures multiples et sûrement les plus infâmes les unes que les autres. L'une d'elle frappa fortement le nain, en retournant l'enfant sur le ventre pour soigner son dos il vit deux énormes cicatrices plus ou moins à hauteur des omoplates. Ces restes veineux noircis semblait comme des moignons rongés, par le temps ou la magie, et, lorsque Ribur posa son chiffon rincé sur l'une des marques, le garçon sursauta et disparu instamment et réapparu aussi tôt, juste une fraction de seconde. Le nain crut d'abord avoir halluciné ou imaginé cette scène, pensant que la fatigue lui rongeait l'esprit tel l'abus de la bière noire. Mais ce n'était pas une illusion, l'enfant était réellement capable de disparaitre, même sur un court instant mais il devenait entièrement invisible, Ribur en eut la conviction après plusieurs nuit cauchemardesque de l'enfant où à chaque tressaut le schéma se répétait. Le sommeil fini par gagner le nain après avoir soigné l'enfant et lui même, il s'allongea de l'autre coté de la tente, face au jeunot, histoire de garder un œil, juste au cas où. Au réveil l'enfant n'avait pas bougé d'une once, Ribur vérifia ses propres plaies qui semblaient en bonne voie, il s'occupa donc de l'enfant, la profondeur des plaies étaient indéniable pourtant le bord de chacune d'entre elles semblaient en train de cicatriser, alors que les soins venaient seulement de commencer.
« La rage de vivre coule en lui, même sa peau veut vivre ! Tu es bien plus hargneux qu'un nain mon petit ! » dit calmement Ribur face à se spectacle de régénération.
« Ne t'inquiète pas, je vais te soigner, car même si t'en veux, t'es vraiment mal ! »
Une fois les soins terminés, le nain laissa l'enfant et retourna à ses recherches quotidiennes, réfléchissant à qui aurait bien pu faire de tel chose à un si jeune être, d'où pouvait-il venir, qu'était il pour avoir subi tout ça, qu'avait il bien pu faire, toute ses questions assaillaient le nain qui, finalement, déambulait dans la forêt, errant, perdu avec lui-même dans les méandres de ses connaissances à la recherche de réponses, essayant de trouver un motif à de tel atrocité, ne cherchant pas à les excuser ni à les cautionner mais plutôt les justifier, autant de haine le dépassait, même lui ne haïssait pas autant les Humains. Et au milieu de toute ses questions une seule certitude persistait : aucune jeune âme ne méritait un tel châtiment, et encore moins de la part des anges de surcroît. L'assemblage de ces deux faits établi fit prendre conscience à Ribur que même les prétendument défenseur de la Lumière se retrouve encore plus noir et sombre que le pire des Démons. C'était décidé, il prouverait à cet enfant que le monde n'est pas toujours aussi cruel, que même au milieu du chaos il reste de l'espoir, que tout les « adultes » ne lui voulaient pas du mal. Il reprit donc la route du campement car l'heure était déjà bien avancé et il devait refaire les soins de « 157 ». Arrivé au campement celui-ci n'avait toujours pas bougé et Ribur savait déjà que le schéma de disparition réapparition recommencerait et qu'il devrait s'y habituer. A son chevet il inspecta correctement la marque sur son visage, cherchant où il avait bien pu la voir, cherchant quelle bataille ou quel lieu aurait pu faire la relation. En se retournant pour rincer son chiffon il heurta sa vieille choppe cabossé qui tomba et heurta le bord du récipient d'eau claire, le bruit de tintement rappela à Ribur celui d'un coup de marteau sur le métal chaud couché à l'enclume. Il comprit dés cet instant d'où il connaissait cette marque, il l'avait déjà vue apposée sur de l'armement forgé au Grohandar. L'un de leur client aurait fait ça à 157, blessé dans son professionnalisme le forgeron était débecté d'avoir offert son orfèvrerie à des monstres « blancs ». Prochaine fois qu'il devrait forger pour eux, il fragiliserait volontairement l'ouvrage pour qu'il leur cède sous les mains et se fassent pourfendre. Une nouvelle « haine » était né chez Ribur, envers le cruauté de l'humanité, envers la « splendeur » de l'être évolué, jusqu'où irions-nous tous pour imposer notre supériorité aux plus faible ? Le nain se sentait responsable indirectement envers 157, même si il n'était en rien la cause de ses malheurs il savait que simplement le fait d'être un « être évolué », conscient et intellectuellement supérieur aux animaux, faisait de lui, un semblable à ses bourreaux. Il finit les soin du pré-adolescent, s'alluma une pipe, et s'allongea auprès du feu, la soirée était douce il pourrait donc dormir aisément près du feu. Il croula de sommeil aisément, fatigué de sa journée physiquement et moralement.

Plusieurs jours ont passé déjà et ce « 157 » n'a pas encore ouvert les yeux, Ribur à apposé des améliorations à son camp de fortune, le fait d'essayer de sauver la vie du garçon avait redonné un but à Ribur ainsi que sa conviction. Le camp ressemblait déjà plus à une véritable installation, alors qu'une semaines s'était écoulé, il avait bien scellé le poste de feu pour ne pas qu'il déborde et installer tout son système de cuisson d'un coté (il avait superposé des pierres les unes sur les autres comme deux petit murs sur lequel il avait déposer une dalle de schiste pour avoir une planche de cuisson) et de l'autre tout son système pour pour faire bouillir de l'eau pour la rendre buvable et utilisable pour les soin de 157. Tout le long de la semaine Ribur changea les pansements de l'enfant avec minutie trois fois par jour, et l'abreuvait lentement au moins huit fois également, pour ce qui était de la nourriture la chose était plus complexe, Ribur n'avait réussi qu'à lui faire avaler de minuscule morceaux de viande bien cuit ou de la purée de fruits.

Entre les soins et les améliorations du campements Ribur avait entreprit des recherches pour retrouver ses frères ou au moins le lieu où ils avaient combattu le Golem, savoir ce qu'il leur était arrivé. Mais il se sentait responsable de l'adolescent, qui prendrait soin de lui si il s'éloignait trop loin ? Qui le nourrirait ? Il mourrait de faim et sûrement d'infection sans Ribur. Il ne pouvait donc pas étendre de trop ses recherches et devait délimiter un périmètres où il serait sûre que rien ne serait laissé au hasard et où il n'y aurait aucune traces de ce qui l'avait amener jusqu'ici. Voila un peu plus d'un mois que Ribur est au chevet de 157, celui-ci devait être aux portes de la mort pour rester inconscient si longtemps. Ribur revenait d'une de ses séances de recherches lorsqu'il vit ce qu'il attendait depuis longtemps et cette vision l'emplit de bonheur. L'adolescent était réveillé et examinait attentivement tout ce qu'il trouvait autour de lui au campement, comme si il essayait d'apprendre leur utilité en les regardants, les seules objets qui ne l’intéressait en rien était tout ceux en rapport au médical. Ribur était assez surpris de ce comportement, se demandant où ce jeune être aurait bien pu vivre et grandir pour être à ce point émerveillé par de simple création du quotidien ? Ribur s'approcha lentement du garçon, comprenant à son langage corporelle que celui-ci avait un coté « sauvage », arrivé à quelques pas de lui, par derrière et sans un bruit il dit doucement :
« Bonjour gamin, ici, derrière, je suis Ribur, je t'ai... » il n'eut pas le temps de finir sa phrase que le jeune garçon s'était enfui à l'intérieur de la tente où il se cacha, comme si sa suffirait, sous le drap dans lequel il avait passé plusieurs semaines. Ribur rit gentiment et approcha lentement de l'ouverture de la tente :
« N'ai crainte, je ne te veux aucun mal crois moi, je t'ai trouver il y à plusieurs semaines déjà, accroché à un arbre, tu étais dans un piteux état tu sais. Tiens, maintenant que tu es éveillé ceci devrais te faire du bien » il lui tendit un morceau de fromage nain et quelques biscuits secs. Le garçon le fixait avec de grand yeux rond, comme si il n'avait jamais vu un nain de sa vie, Ribur n'avait certes pas l'air commode, mais il ne lui voulait véritablement aucun mal. « 157 » tendit lentement les mains en direction de la nourriture tendue à bout de bras, arrivé à une distance respectable il saisit la nourriture d'un geste tellement rapide que même Ribur ne le vit pas arrivé, le nain se mit à rire :
« Profites en, mais mange doucement, tu en auras d'autre ne t'inquiète pas » et il laissa le garçon seul avec son repas pour ne pas le paniquer d'avantage ainsi que lui permettre de se sentir seul et en sécurité avec lui-même. Ribur retourna à sa tentative de potager, bien que peu glorieuse, il espérait sincèrement pouvoir faire pousser quelques choses de comestible, ne sachant pas combien de temps ils devraient encore rester sur place, il avait déjà prévu des denrées sur le long termes. Il avait même réussi à capturer quelques poules évadées des anciennes fermes avoisinante, offrant d'excellent œufs et de la bonne volaille au besoin. Dans ses recherches il avait repéré non loin des arbres fruitiers et un joli bosquet de baie plus juteuse les unes que les autres. Le gibier était disponible à foison dans ce secteur et donc une source de viande pratiquement intarissable pour un nain seul avec un adolescent humanoïde.
Au bout de quelques heures de patience de la part du nain, le jeune garçon montra enfin le bout de son nez, pour fixer Ribur toujours du même air surpris. Le Commandant esseulé lui sourit gentiment et lui demanda :
« Pourquoi me regardes-tu ainsi ? N'as-tu jamais vu de nain auparavant ? »
Et l'enfant ne répondit pas, il continuait simplement de le fixer, se déplaçant tout doucement en arc de cercles autour de Ribur, tel un prédateur autour de sa proie, mais le nain ne se sentait pas menacer pour autant, il y voyait plutôt une manière d'être gardé en vue tout en conservant une distance respectable de sécurité. Ribur s'affaira en silence au repas, le garçon s'était figé à quelques pas de lui en l'observant, malgré ce silence fragile, il y avait une sorte de respect entre le nain et l'enfant, l'adulte travaillait et l'enfant observait. Une fois le repas préparé, Ribur partagea à part égale le menu du jour, il déposa la gamelle pleine de 157 de l'autre coté de la cuisinière, sur le temps qu'il préparait la sienne. Ribur s'installa sur sa souche de bois pour manger et au moment où il leva les yeux l'enfant déposait la gamelle vidée du coté « nain » du poste de cuisine. Le nain étonné lui tendit son bol, qui fut englouti également à une vitesse impressionnante.
« Serais-tu si affamé ? Veux-tu que l'on aille chercher plus de viande pour que tu puisse à nouveau te repaître ? » Demanda Ribur à 157, celui-ci ne répondit pas mais hocha la tête vivement. Le nain prépara donc le nécessaire pour dépecer une poule pour l'enfant et à cet instant précis il se vit pousser par l'enfant pour se jeter sur la poule vivante, lui fracasser la nuque d'une simple pression de la main et commencer à la dévorer ainsi, sans même la déplumer. Le commandant fut fortement dégoûter et choquer par ce comportement, il essaya d'arrêter l'enfant pour lui faire comprendre qu'il y avait une manière de faire mais celui-ci se mit à grogner comme un fauve défendant son repas. Ribur fit quelques pas de recul et laissa l'enfant dévorer la poule. Profitant que l'enfant était occupé à manger la dépouille encore chaude, le nain se dépêchât de mettre les autres poules à l'abri, espérant qu'elles ne subissent pas le même sort. Revenant à hauteur de l'enfant il ne restait plus rien de la poule à part sa carcasse entièrement nettoyée, le nain revu la scène en mémoire et fut repris du même dégoût, non pas envers l'enfant mais envers ce qui avait bien pu lui arriver pour être ainsi, être rendu à l'état sauvage, de bête tout simplement. Qui était cet enfant et qu'avait il bien pu vivre ? Qui aurait pu faire ça à un être vivant ? Malgré son mépris certain pour les Humains, il ne souhaitait ce genre de traitement à aucun d'entre eux et encore moins à un enfant, « 157 » semblait si jeune. L'enfant avait enfin l'air repu, tout du moins pour l'instant, et ne s’intéressait plus, dans l'immédiat, à la nourriture mais plutôt à son « sauveur » revenant vers lui. L'enfant semblait détaillé mentalement le moindre mouvement de Ribur ainsi que le plus petit centimètre de peau (ou de poil), fascination ou étude, le nain faisait l'objet de l'attention complète de l'enfant. Et même si celui-ci devait sûrement se poser mille et une questions il ne posa aucun mot, aucun son ni aucun bruit, à l'inverse de Ribur à qui les lèvres brûlaient d'impatience :
« Mais dis moi gamin, comment t'appelles tu ? D'où viens-tu ? Qu'est-ce que ce chiffre sur ta joue ? Qui t'a fait ça ? » Il s'arrêta là même si il avait encore beaucoup d'autre questions derrière, comprenant que bombarder son nouveau compagnon prétendument muet ne servirait pas à grand chose.
L'enfant ne dit rien mais caressa la cicatrices numérique sur sa joue, il leva les yeux vers Ribur, la main gauche sur le visage et sa main droite qui faisait des va et vient  à hauteur de sa poitrine.
« 157 ? C'est ton nom ? » Demanda le nain et l'enfant ne répondit que d'un hochement de tête, comme à son habitude apparemment.
« Mais, ce n'est pas un nom, tu n'es pas un chien ou un animal et encore moins un numéro ! Je te nommerais de tout autre façon que cela, mais sûrement pas par un numéro ! Jusqu'à ce que tu te choisisse un nom, comme les nains ! »
L'enfant ne répondit pas verbalement mais physiquement, son regard changea sur le champ, l'intrigue avait disparu, faisant place à une envie d'apprendre, une avidité grandissante habitait désormais ses yeux félidés. Jaugeant Ribur du regard, l'enfant avait l'air de pesé le son de la voix de Ribur, peut-être pas spécialement les mots eux-mêmes mais plutôt les accords auditifs de ceux-ci, du moins c'est ce le nain présentait, il n'était pas sûr d'être totalement compris par l'enfant. Le gamin se redressa de tout son long, s'étira et fixa Ribur, comme si il voulait imposé une espèce de défi au nain. Le troglodyte suivi le mouvement, se redressa, s'étira et fixa l'enfant un instant, s'avança vers lui lentement. L'enfant quant à lui le laissait approcher mais semblait sur le qui vive et lorsque Ribur ne fut plus qu'à une longueur de bras, il se mit à courir à une vitesse prodigieuse. Le nain incapable de suivre observa cet course incroyable à travers la plaine, l'enfant formait un cercle immense autour de la zone de culture et du poulailler improviser par son soigneur. Les poules essayèrent de suivre le rythme, ce qu'elle ne put fatalement pas faire mais les voir essayer de suivre l'enfant amusait beaucoup Ribur, comme si elles aussi voulaient faire la course. Au bout d'un court instant l'enfant s'arrêta net, les poules aussi, et il revint lentement vers Ribur qui s'était tranquillement installer pour fumer un peu d'herbe à pipe, symbole de gratification personnel pour le nain.
« Alors, ça va mieux ? Bien défoulé ? » lui dit-il en riant
L'enfant ne dit pas un mot et lança une poule, morte, aux pieds du nain, s'installa de « son coté » de la cuisinière et dévora sa proie, identiquement à quelques heures plus tôt. Ribur compris qu'il mangerait de la volaille ce soir, le menu avait été décidé par son comparse plus rapide qu'un bouc en charge. Ribur dépluma la poule, l'évida, retira les parties non désirée tel les pattes ou la tête, en ayant bien prit soin de vider le sang de la volaille. L'enfant observait ce spectacle intrigué, ne comprenant pas pourquoi toutes ses parties n'étaient pas utilisées par le nain. Le cuisinier de campagne commença sa besogne, une petite poule grillée à bonne hauteur pour la garder juteuse, l'odeur semblait bien plaire à « 157 » qui fixait attentivement la volaille tourner au rythme du tour de bras de Ribur.
« Héhé, parfois, si on patiente, c'est bien meilleur cuit que cru tu sais ? » Ria encore Ribur, cet enfant l'amusait beaucoup.
Une fois la volaille prête, le nain la sépara en deux part égale et donna la moitié à l'enfant, qui ajusta rapidement l'odeur au goût visiblement. Ribur mangea amusé par l'air enjoué de l'enfant devant sa volaille cuite. La soirée s'avançait déjà et l'enfant s'était endormi à coté du feu, sa course l'avait sûrement épuisé, il n'avait pas encore reprit assez de force pour ce genre d'excès physique. Ribur le couvrit, le laissant tranquille avec ses soins pour ce soir et alla se coucher à son tour.
Le lendemain au réveil du nain, l'enfant n'était plus là, inquiet, il sauta dans son équipement, prit sa hache double et se rua dans la forêt à sa recherche, hurlant comme un possédé après l'enfant :
« GAMIN ?! 157 ??? » en boucle et à rythme constant.
Au bout d'une grosse centaine de mètre dans la forêt il retrouva l'enfant, qui était installé sur un rocher au bord de l'eau, un écureuil sur son épaule, un lapin assis à coté de lui, les oiseaux sur les branches au dessus de sa tête et les poissons rodant alentour de lui, quelques mètres en contrebas. Ribur se figea net, observant ce spectacle unique, jamais il n'avait ça auparavant, qui sur Nevilim pourrait-être aussi proche de l'état animal ? Les druides sont proches de la Nature elle-même, de la vie qui l'y habite, mais sûrement pas aussi proche de l'état animal. L'enfant se retourna lentement et lorsque son regard croisa le nain tout les animaux prirent la fuite, comme si, silencieusement, il les avait prévenu de l'arrivée d'un intru.
« Tu étais donc là, j'étais mort d'inquiétude, je ne t'ai même pas soigné ce matin, rentre avec moi s'il te plaît » lui dit Ribur en lui tendant la main. L'enfant l'observait et se leva lentement, se dirigeant lentement vers le nain, arrivé à distance respectable il s’arrêtât. Le nain compris la docilité de son comparse et tourna les talons, l'invitant donc à le suivre, ce que l'enfant fît immédiatement tout en restant à distance respectable. Silencieusement ils retournèrent tout deux au campement établi. Arrivé sur place Ribur voulu commencer les soins de l'enfant qui eut instinctivement un mouvement de recul mais semblait épuiser.
« N'aie crainte, je ne te ferais aucun mal, ça fait déjà un moment que je le fais et que tu ne bronche pas, tu vas pas faire ta naine maintenant ! » dis Ribur calmement mais assez fermement que pour se faire obéir. L'enfant se laissa donc faire sans broncher, et lorsque Ribur lui retira ses pansements il fut fortement surpris, les tissus semblaient se reformer à une vitesse incroyable, comme si son processus de régénération venait enfin de commencer. Le nain lui retira tout ses bandages pour vérifier et partout l'effet y était, les soins n'auraient donc plus lieu et laisserait place à l'observation de ce phénomène prodigieux. L'enfant avait l'air d'attendre patiemment que le nain commence son office, immobile,  mais rien ne se produisit au vu de la décision de Ribur, alors il tourna le regard vers le troglodyte, intrigué, comme si il attendait quelque chose de la part du nain.
« Tu as l'air de te soigner tout seul, pourquoi le ferais-je ? » lui dit Ribur amusé et fasciné de ce qu'il voyait.
L'enfant s'allongea et se mit à dormir à nouveau. Ribur se dit que ce genre de phénomène devait l'épuiser au plus point, puiser autant dans son énergie pour ce soigner devait en consommer bien plus que ce qu'il n'avait pu en amasser jusque là. L'enfant avait besoin de plus de repos et de plus de force, Ribur le laissa se reposer et se mit en quête de légumes pour lui préparer un bon bouillon nain, sans trop de conviction il alla fouiller une ferme voisine en quête de carottes et de pommes de terre pour préparer un bon ragoût nain, rien de tel pour reprendre des forces. Fouillant la ferme de fond en comble il découvrit une trappe sous la cuisine, le menant à la réserve de nourriture, son vœu d'être réaliser. Cette cave était une véritable caverne aux trésors, tout était conservé en bocal scellé à la cire ou dans la salaison, il trouva même dans un coffre en bois une réserve de vieux légumes, qui heureusement, étaient encore comestible et en assez bon état que pour faire le ragoût. Sans hésitez Ribur prit suffisamment de pommes de terre, de carottes et d'oignons, décrocha un morceau d'agneau séché et salé, quelques saucisson, une belle noix de jambon en bocal, un gros morceau de fromage et un peu de pain sec. Heureux et pressé de commencer ce met « raffiné » nain il se hâta de rentrer pour s’atteler au fourneau, ayant déjà récupéré plus tôt tout le nécessaire de cuisine il ne manquait pas d’ustensile pour préparer tout ça. Découpant minutieusement ses légumes et prenant le temps de calibrer la découpe de la viande, la préparation de ce plat requérait, d'après Ribur, le plus grand sérieux. Une fois son plat mis à mijoter il se prépara une pipe et s'ouvrit la dernière amphore de bière Naine qu'il lui restait, le son mélodieux du bouchon sautillant ravit Ribur grassement, se remémorant le bon vivre de la culture naine. L'odeur libéré de l'amphore, fumet délicat pour Ribur, en était tout autre pour l'enfant qui sauta en l'air, comme si il venait d'être piquer au dernière par une énorme abeille. Le nain surpris renversa en peu de bière dans sa barbe et avala de travers
« Mais tu te sens bien ? Ça te prend souvent ce genre de chose ??? » Argua fiévreusement Ribur, mais l'enfant fixait l'amphore avec dégoût. Le nain déçu avala une dernière gorgée et referma l'amphore, se rabattant sur son herbe à pipe. L'enfant repris enfin son calme et son attention fut rapidement captivé par l'odeur du ragoût et il voulu s'en approcher, peut-être un peu trop près même, il eut un nouveau bond en arrière en posant ses mains sur les bords de la marmite bouillonnante.
« Ah ça gamin, c'est autre chose qu'un poulet cru » Ria Ribur, l'enfant soufflait vaillamment sur ses mains. Le nain lui donna le saut d'eau tempéré, initialement prévu pour laver les légumes et l'enfant y plongea immédiatement les mains, une expression de soulagement immédiat sur le visage. Une fois de plus le nain était amusé de la situation, la gourmandise naissante de « 157 » lui avait joué un drôle de tour et forte heureusement pas bien dangereux en soit juste un peu douloureux. Le ragoût enfin prêt le fier cuisinier partagea le repas en deux, en conservant une plus grande part pour l'appétit débordant de son jeune acolyte. Celui-ci avait l'air de bien apprécié la cuisine naine, le ragoût qu'il avait dans les mains quelques secondes plutôt avait déjà disparu suivi d'un rot bien bruyant et d'une expression satisfaite sur son visage. L'enfant tendit rapidement son écuelle au nain, l'air d'en réclamer encore.
« Tu aurais pas un peu de nain en toi en plus de tout ça ? » s'amusa Ribur à haute voix. L'enfant n'eut pas l'air de comprendre la remarque, la seul chose qui l’intéressait était une deuxième ration.
« Héhé, je crois que la cuisinière de la cantine t'aimerais beaucoup toi, elle déteste les assiettes non vidées ! »
Le repas terminé Ribur commença la vaisselle comme à l'accoutumée et voila déjà plusieurs fois que l'enfant l'observe faire, notre nain ne changera pas ses habitudes pour « si peu » et au moment où il voulu prendre son seau pour aller le remplir, il était déjà plein, rempli par « 157 » un instant plus tôt. Le nain remercia ce brave assistant et reprit sa besogne. Les corvées d'entretiens terminée, Ribur s'installa au pied du Saule auprès duquel il s'était installer, préparant calmement sa pipe, observant l'horizon au loin. L'enfant quant à lui est installé à quelques mètres de lui, dans l'ombre d'un arbuste touffu, il observe toujours attentivement les mouvements de Ribur, parfois même on aurait l'impression qu'il les imites intérieurement. Et au moment où le nain alluma sa pipe et que la fumée s'en dégagea l'enfant recula encore d'un pas, la fumée ou le feu devait le déranger ou l'apeurer. Ribur se détourna donc du champ de vue de « 157 » mais celui-ci avait décidé que le nain ferait l'objet de son étude, le résultat de la manœuvre fut d'une inutilité total, l'enfant s'était déplacé pour conserver son angle de vue. Le vent ne chassant plus vers « 157 », Ribur ne bougea plus, profitant simplement de sa pipe. La nuit tomba rapidement, la saison déclinait lentement et nos deux comparses prirent le chemin de la couche pour un rendez-vous mérité avec un sommeil de plomb.


Dernière édition par Ribur le Mar 5 Mai - 21:20, édité 2 fois
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PiedsPieds
Ribur
Admin
MessageSujet: Naissance de Bëowür - suite   Ribur Mâchoire de Fer Icon_minitime1Mar 5 Mai - 21:13
Le cours des jours reprirent lentement, Ribur et « 157 » s'étaient habitué l'un à l'autre, peut-être pas apprivoisé mais l'un comme l'autre sentait le besoin de rester grouper, du moins pour l'instant. Le nain savait que la zone ne serait pas propices à la saison à venir, il devait rejoindre les siens maintenant que le gamin tenait debout. Ribur commença les préparatifs au départ et comme si l'enfant eu compris il disparu instamment, non pas comme quand il devient invisible mais plutôt filer à travers bois. Le nain ne compris pas ce comportement dans l'immédiat et n'y prêta pas plus attention, trop occupé dans ses préparatifs pour ne rien laisser d'important derrière eux. Une fois tout ceci certain pour Ribur, il se rendit réellement compte de l'absence de l'enfant, inquiet, il se mit à sa recherche. Relevant le nez de ses sacs il tourna les yeux vers la plaine, machinalement, au loin, près du village, il vit une ombre s'agiter. Sachant que nul âme vivante n'était dans les environs, nul doute que « 157 » était là bas. D'un pas machinal et assuré, le nain prit la direction de l'enfant, arrivé à sa hauteur ce qu'il vit le perturba énormément, l'enfant était assis en tailleur devant une sépulture faite d'un tas de pierre, sur laquelle reposaient un bracelet en bois sculpté, représentant des petites fleurs collées les unes aux autres, ainsi qu'un morceau du tissu qui servait de haut de corps à l'enfant.Le nain reconnu se bracelet vu quelque mois plus tôt sur le cadavre en lambeau d'une pauvre fillette. Ribur observa ce spectacle en silence, s'approchant lentement de « 157 », arrivé à sa hauteur il conserva encore le silence un instant et lui dit :
« Qui était-ce pour toi ? Est-ce qu'elle comptait pour toi ? » d'un ton calme et rassurant, l'enfant tourna la tête lentement, les yeux empli de larmes et lui répondit, péniblement audible :
« Maïa... Très ami » et s'effondra en sanglot, à ce moment il eut une réaction totalement inattendue, il se jeta dans la barbe de Ribur, pour laisser s'exprimer son chagrin. Le nain vit son cœur éclater en morceau face à temps de peine, une larme silencieuse coulant le long de son visage bourru, déposant doucement sa grosse main dans le dos de l'enfant, dans un geste de réconfort pour calmer sa peine. Cet instant dura un moment, Ribur se sentait récompenser de ces efforts, l'enfant lui avait enfin parlé, ils avaient enfin pouvoir commencer à partager. Le nain saisit l'enfant par les épaules et lui expliqua qu'ils ne pouvaient rester bien longtemps, que le mauvais temps les rattraperait bientôt et qu'il devait avancer vers le nord pour retrouver les siens. L'enfant n'eut pas l'air surpris et dit toujours aussi bassement
« je viens, un instant encore »
Ribur le laissa tranquille et retourna à l'ancien point d'ancrage du campement, l'enfant revint quelques instant plus tard avec de nouvelles possession. Il portait désormais à son dos une épée longue, à proportion humaine tout du moins, dans son dos et une dague, de la taille d'une épée courte naine, à sa ceinture, à quelques centimètres de son masque carnavalesque. Ribur ne posa pas de question à ce sujet, pensant l'enfant assez perturbé sur les funérailles qu'il avait lui-même établi. Le nain commença à charger son dos tel un mulet de toutes ces choses qu'ils devraient emporter, l'enfant le regardait et s'avança vers lui, prenant à son tour un des énormes baluchons qu'ils devraient embarquer avec eux tout le long de leur voyage. Ribur ainsi déchargé par son compagnon de route était désormais plus à l'aise pour marcher, quant à l'enfant la charge n'avait pas l'air de le perturber ou de le ralentir. Ils prirent donc la route, presque cote à cote, empli d'une certaine fierté de sa dernière réussite, Ribur entama quelques chants nain, l'effet sur l'enfant fut assez amusant aux première paroles de la chanson il s'arrêta net et fixa Ribur l'air étonné :
« Mais, jamais parler comme ça avant, pourquoi ??? »
« C'est une simple chanson de ma patrie ! » ria le nain, encore plus amusé. « Tu ne risque rien après une chanson, a part un mal de tête ou une folle envie de me faire taire ! » L'enfant répondit simplement d'un sourire, pour la première fois. Ribur n'était pas tout à fait certain que ce soit un véritable sourire mais plutôt une réponse équitable à toute celle du nain envers lui. Ils marchèrent de longues heures l'un à coté de l'autre, essayant de temps à autre d'ouvrir une conversation qui se finissait tout aussi rapidement tellement l'enfant répondait brièvement et simplement. Non pas que l'enfant ne voulait pas parler avec Ribur, mais plutôt un manque de vocabulaire ou de capacité à étayer ses réponses. Le nain espérait dés lors pouvoir instruire ou dérider un peu l'enfant. Après de longues heures de marche le nain partagea du fromage et biscuits sec en guise de repas de route, à l'accoutumée naine lors de longs voyages. Le repas commencé et terminé durant la marche, ils continuèrent leur voyage vers le nord, l'enfant semblait inarrêtable malgré son état d'épuisement et ne cessa la marche que lorsque Ribur s'arrêta, lui était essoufflé et avait véritablement besoin de repos, ses petites jambes avaient franchement du mal à suivre le rythme de l'enfant qui avait l'air de marcher tranquillement. Le nain éreinté, commença à installer le campement pour la nuit, sur ce temps l'enfant disparu et ne revint que quelque vingt minutes plus tard avec en chaque main un beau lapin bien dodu. Ribur qui avait fini les préparatifs se mit directement à la tâche pour préparer le repas. L'enfant resta silencieux durant la besogne de Ribur et lorsque le repas fut servit il dit simplement :
« Merci. Meilleur cuit »
« Haha, je n'en doute pas un instant, tu commence à apprécier la cuisine naine, tu me plaît de plus en plus gamin ! » Ria Ribur.
Le repas terminé ils s'installèrent auprès du feu, la région semblait paisible en cette période de l'année et le nain n'eut guère de problème pour trouver le sommeil, l'enfant lui s'était déjà endormi depuis longtemps, malgré sa mine enjouée il devait être épuisé, ses blessures n'étaient toujours pas totalement remisent. La nuit paisible se passa sans incident et le réveil non plus, 157 était une fois de plus absent. Ribur comprit, grâce à son expérience précédente, qu'il n'y avait guère lieu de s'inquiéter, que l'enfant était en sécurité et qu'il reviendrait sûrement, soit par l'appel de l'estomac soit en réponse au cri du nain. Le commandant commença donc a préparer le déjeuner, il lui restait quelques tranches de lard séchées et salées ainsi qu'une demi douzaine d’œufs frais, il commença donc à les faire frire et cuire les œufs simplement sur le plat. Comme de juste l'enfant arriva quatre à quatre ces quelques mots à la bouche :
« Manger ? Cuit ? C'est quoi ça ? » pointant les tranches de lard.
« Du bon lard mon enfant, du cochon GROUIK GROUIK » imita Ribur. L'enfant surpris répéta lentement
« grouik... grouik... Jamais vu d'animal parler comme ça... »
Ribur éclata de rire, pensant aux orcs, les « Faces-de-Groin » communément appelé chez les nains, se disant que le petit les imitait nettement moins bien que Gloïn. Le rire s'estompa laissant place à la mélancolie des jours « heureux » avec ses compagnons d'armes, l'enfant eu l'air de sentir cette peine grandissante en Ribur et lui dit :
« Toi aussi perdu ton ami ? »
« Oui gamin, moi aussi j'ai perdu mes amis, tu vois, on n'est pas si différents l'un de l'autre, on n'a personne d'autre que nous, nous sommes seuls et avons perdu les nôtres... » répondit tristement le nain mais la réponse de l'enfant le laissa sans voix
« On peux être ami, tu es gentil »
Sur ses paroles qui risquèrent de faire fondre Ribur, il décida de se lever pour faire semblant de mettre du bois dans le feu pour l'alimenter, profitant de cette feinte pour essuyer la larme qui coulait dans sa barbe. Se retournant souriant comme si de rien n'était, il servit le repas :
« Vas-y mange petit homme, tu dois prendre des forces et bien manger si tu veux devenir plus grand qu'un nain ! »
« Nain moins méchant que autres adulte, je veux bien être nain » rétorqua l'enfant.
« Excellent choix » éclata Ribur en riant de bon cœur.
Cet enfant avait un art subtil pour le faire passer de larme à rire en un instant. Après avoir fini le repas, ils reprirent aussitôt la route. Ce schéma paisible entre les deux comparses continua jusqu'à la fin de l'hiver.

La fonte de la neige avait déjà bien dégradé les routes et leurs abords, les contrebas étaient limite plus hospitalier, même si ce dédale cahoteux ne semblait gêner en rien 157, ce n'était franchement pas le cas du pauvre nain, qui s'embourbait jusqu'au dessus de la cheville à cause de son poids. Le voyage était excessivement ardu et éreintant pour Ribur et l'enfant le compris rapidement. Les mois passés aux cotés l'un de l'autre leur avait permis d'apprivoiser le langage corporelle de l'autre, voyant Ribur haletant et en sueur, l'enfant vint le décharger de son sac et de son baluchon, embarquant par la même son bouclier en lui disant ces quelques mots :
« Si plus léger, tu vole sur neige, tu t'enfonce plus, plus facile pour toi »
« Merci gamin, merci beaucoup, j'ai pas l'habitude de tel condition, chez les nains les routes sont pavées, ça n'arrive jamais ! » Répondit Ribur qui semblait à bout de force. « Le vent se lève de plus en plus gamin, on doit trouver un abri pour la nuit, si on reste ici je vais mourir de froid »
« Compris, je trouve un abri ! » S'exclama l'enfant en filant à toute allure à travers la neige tombante et le bourbier de la fonte.
Ribur pataugea encore en moment, la barbe blanchie de neige et les sourcils complètement enneigé, ne voyant presque rien à cause du blizzard de neige qui s'abattait sur eux, zigzagant et titubant, totalement désorienté, l'enfant qui lui permettait de se guider avait disparu en quête d'un abri. Le nain continua sa percée à travers le blizzard lorsqu'il arriva sur ce qui semblait être un petit ponton en bois couvert de givre et de glace. Il posa la botte fermement sur la première latte, vérifiant de la semelle la solidité de son appui, il sembla assez sûr de lui pour tenter de continuer à avancer. Arrivé à la moitié du ponton une bourrasque d'une bourrasque d'une force surprenante emporta le nain hors de la nacelle et valdingua sur l'eau partiellement gelée. Heurtant une roche de taille respectable il la décela et l'entraîna dans sa chute, en effet, la rivière plongeait quelque mètre en contrebas. Touchant le fond du précipice, la pierre le suivant, Ribur atterri sur le ventre les bras tendu, essoufflé par le choc. La pierre quant à elle vient s'écraser sur le bras du nain, le coinçant donc à hauteur de l'épaule, la pression entre les deux roches était extrêmement douloureuse, le nain était dans une position très délicate : coincé face vers le bas, le bras coincé l'empêchant de se dégager, le visage dans une espèce de coupole formé naturellement par la roche qui se remplissait peu à peu. Conscient de sa condition dangereuse il se mit à hurler après l'enfant, espérant qu'il puisse faire levier avec son épée par exemple pour le sortir de là :
« À L'AIDE !! 157 !! GAMIN !! AU SECOURS !! » se mit-il à hurler. Les secondes semblaient interminables pour le nain et l'eau semblait monter de plus en plus vite, le temps lui était compter et plus que jamais précieux. Il hurlait encore et encore, priant pour que l'enfant l'entende. Quelques secondes cruciales plus tard, l'enfant apparu auprès de Ribur, à peine visible pour le nain.
« Ho nain coincé ! Je vais t'aider ! Pas bouger » lui dit-il.
« JE NE PEUX JUSTEMENT PAS BOUGER !!! » hurla Ribur. Ni une ni deux, l'enfant s'installa correctement à la base du rocher, les jambes bien écartées, les pieds ancrés au sol comme des points d’amarrage, le dos sous la pierre. Il se mit à pousser une première fois sans succès.
« Je vais le faire ! » grogna l'enfant au nain. Et il se remit à la tâche une deuxième fois et la pierre glissa de quelques centimètres, malheureusement pas assez pour dégager le nain effrayé par l'eau*, mais suffisamment que pour lui permettre de reculer son visage de celle-ci. À la troisième tentative de l'enfant, la pierre roula en arrière et libéra totalement le troglodyte qui se voyait déjà noyer. Ribur se retourna, essoufflé et apeuré il était au bord de la suffocation.
« Mille crotte de bouc ! Tu es arrivé à point nommé mon cher ami, je te dois la vie ! Je te serais éternellement reconnaissant. » lui dit-il à bout de souffle
« J'ai fait comme les nains, j'aide mon ami. » répondit l'enfant, fièrement.
« Et tu ferais un nain des plus honorables, j'en suis certain ! » rendit Ribur, respectueusement. L'enfant aida le nain à sortir son postérieur trempé par l'eau glacée et la neige hors de son berceau presque funeste.
« Pas beaucoup de chance mon ami nain, j'ai trouvé abri pendant que tu essayais de te noyer » lui dit 157.
« Je n'essayais pas de me noyer, j'y serais très bien arrivé sans ton aide. Mais je préfère sincèrement ton aide à une tentative de noyade. Tu as un drôle d'humour toi ! Tu es vraiment certain de ne rien à voir avec les nains ? » rétorqua Ribur, presque vexé de la réplique.
« Pas que je sache » trancha l'enfant.
Ils se dirigèrent vers l'abri où il s'installèrent correctement pour la nuit auprès du feu pour se sécher.

*Les nains ont peur de l'eau, ils croient qu'à la création divine de leur race un coût leur fut imposé : « De la roche vous furent créer, de leur dépendance vous serez affublé, de l'eau vous périrez, à son contact vous vous noierez, dans ses tourments vous serez oubliés. » Voila ce qui était inscrit sur les pierre fondatrice de l'empire nain, un présage ou une mise en garde, inutile de tester, loin de l'eau ils resteront.

La nuit passa lentement, Ribur resta éveillé toute la nuit auprès du feu, frigorifié par son expérience aquatique.L'enfant quant à lui semblait aux aguets, comme si quelque chose le dérangeait en ses lieux.
« Qu'est-ce qui t'AAATCHOU... Désolé... T'arrive gamin ? Un truc tourne pas rond dans le coin ? » éternua Ribur.
« Il y à quelque chose pas loin... Ça sent... Le poil et... Le sang... Le sang séché... » répondit l'enfant, comme possédé par son odorat.
« Qu'est-ce que tu raconte ? Ça ne sent que le bois brûler et le nain mouillé ! » s'exclama Ribur pour masquer son inquiétude grandissante face au comportement de l'enfant.
« Tu pue mais ce n'est pas toi, nain »
« Merci, fort aimable, tu ne sens pas le lilas non plus je te signale. » bouda le nain trempé.
Peu de temps après, l'avertissement de l'enfant prit forme, une espèce de charognard, la gueule ensanglantée fit irruption à la devanture de la grotte. L'enfant bomba le dos et se mit à grogner, presque aussi fort que la bête menaçante à l'entrée. Ribur tenta de se lever mais il était bien trop affaibli par sa presque noyade que tenir sur ses jambes tenait de l'impossible. L'enfant ne perdit pas une seconde pour réagir, comprenant que la bête était là pour se repaître de leurs chairs, il bondit d'un coup à la gorge de la créature, ses griffes en avant, hurlant comme une bête. D'un coup bien placé à hauteur de la jugulaire de l'animal, tranché net, le sang gicla abondement sur « 157 » et la neige, désormais rosée, entraînant dans son élan et sa chute la bête. Roulant sur quelques mètres, à une vitesse impressionnante, l'enfant lui envoya une série de coup meurtrier en pleine gorge. Ribur était convaincu que le premier coup était largement suffisant pour terrasser le charognard, malgré la démesure de sa taille, mais l'acharnement de l'enfant, tel à de la rage, ne semblait pourtant pas haineux pour autant, comme habité par une rage animal qui défend son territoire. La fin du combat se passa hors de la vue du nain, l'enfant revint environs quinze minutes plus tard, couvert de sang, il émanait une lueur lugubre de son regard et de sa personne. Ribur ne lui dit rien à ce sujet mais tenait à le remercier.
« Décidément, en quelques heures tu me sauve deux fois la vie, me voila doublement redevable. »
« C'est MA grotte... C'est MON nain... c'est MON abri » lui répondit l'enfant d'un air presque menaçant.
Ribur ne dit plus un mot et se blotti sous sa couverture au plus proche de la chaleur apaisante du feu dansant au milieu de la grotte salvatrice. L'enfant avait l'air de s'être nettoyer à même la neige, le froid avait beaucoup moins d'emprise sur lui visiblement, comme si les conditions météorologique faisaient partie intégrante de son quotidien, le nain y voyait de plus en plus des similitudes avec une bête, ne comprenant pas, une bonne fois pour toute, comment on aurait pu faire ça à une si jeune âme. Le sommeil fini par gagner Ribur qui était à bout de force. Il se réveilla le lendemain, une odeur de viande cuite tapissait la grotte, le nain pensait qu'il rêvait encore, qu'il devait s'imaginer dans les cuisines du Grohandar, le gibier sur le feu. Il se retourna et vit l'enfant en train de faire cuire du petit gibier à la broche, le troglodyte ne dit pas un mot, observant en silence l'apprenti cuisinier qui ne tarda pas à le remarquer.
« Tu préfère viande cuite, j'aime beaucoup aussi » lui dit le jeune garçon.
« En tout cas, tu tiens le bon bout ! Réveillez un nain à l'odeur n'est pas chose aisé, on le pif bien encrassé en général ! »
« Le quoi ? » interrogea l'enfant.
« HA HA ! Mon pif, le gros tarin au milieu de ma face, ma truffe si tu préfère, même si la mienne ne sert pas à grand chose à vrai dire, ce nez, fin et délicat, est la fierté de beaucoup de nain ! »
« Mais... Il ne gêne pas ta vue ? » s’inquiéta le jeune garçon.
« Mais ?! Mais ?! Je ne répondrais même pas !! Ne préfère tu pas manger plutôt que de critiquer ma beauté naturelle ? »
« Beauté naturelle ? » répéta lentement l'enfant.
Ribur grogna et ne releva pas, se redressant pour prendre le déjeuner qui sentait bien bon sur le feu, même si il ne savait pas trop quel viande il s'apprêtait à manger elle sentait bien bon et il ne ferait pas la fine bouche, voila bien longtemps qu'on ne lui avait pas cuisiner quoi que ce soit. Se délectant du petit gibier, la curiosité fini par prendre le dessus et le nain demanda tout de même :
« Monch... Monch... Ch'est bien bon ! Ch'est quoi ? » la bouche encore presque pleine
« Des taupes » répondit calmement l'enfant, arrachant les morceaux de viandes avec les dents.
« De.. La taupe ?! » reprit Ribur, à moitié dégoûté « n'empêche que ch'est bon ! » et il continua la pitance sans broncher, appréciant l'attention particulière de l'enfant qui continuait de l'observer, vérifiant sûrement si le nain mangeait correctement la récolte de sa chasse. Le repas se termina en silence, le nain revigoré par sa nuit au chaud et ce repas, se redressa et prépara le nécessaire pour reprendre la route, remerciant silencieusement le gamin d'avoir récupéré toutes leurs affaires. L'enfant lui emboîta le pas et prit les plus grosses charges pour lui. Ils reprirent donc leur route, laissant leur refuge derrière eux. La fin de saison était vraiment amorcée cette fois, la neige ne tombait plus et celle restante au sol fondait presque à vue d’œil, le soleil brillait avec force au dessus d'eux, irradiant l'horizon et tout Nevilim de sa forte lumière. Ils quittèrent assez rapidement cette maudite forêt, pour le nain, faisant place à de larges plaines encore partiellement enneigées. L'enfant semblait apaisé et plus aucune hargne prédatrice n'émanait de lui, son faciès déterminé avait laissé place à une espèce d'insouciance semi-heureuse, regardant la nature se réveiller lentement et reprendre sa place au delà de la neige. Avançant à travers plaine, la traversée était bien plus simple pour le nain, l'effort semblait inexistant chez l'enfant, dépassant les buttes les unes après les autres, enjambant ce qui était et sera bientôt des champs à perte de vue. Arrivé au point culminant de la dernière but, en contrebas s'agitait la vie d'un village florissant, la vie y grouillait et Ribur y voyait enfin son salut, ils auraient sûrement toutes les informations nécessaire à son départ, enjoué il s’apprêta à descendre à toute allure lorsqu'il se rendit compte que l'enfant était devenu vide et livide, habité d'une peur puissante, le nain le voyait trembler minimement.
« Mais qu'est-ce qui t'arrive ? On est ensemble, personne ne te fera du mal, crois moi ! »
L'enfant ne répondit pas et enfila lentement son masque carnavalesque.
« NON, NON ET NON ! Mille crottes de bouc ! Nom d'un nain ! Tu ne porteras pas ce masque avec moi, tu n'as pas à te cacher ! Je m'y oppose gamin ! » s'exclama Ribur
« Comme tu voudras... » admis l'enfant docilement. Ils se mirent donc en route, à visage découvert vers ce petit village de campagne. Arrivée à leurs porte, celui-ci n'était habité que par des Humains, pas d'Elfes, ni d'Anges, encore moins de Nains, de Démons ou même d'Orcs. Au bout de quelques pas dans le village Ribur se sentit très vite épié par tout le monde, les habitants les observaient comme des bêtes de foires et les premières réactions hostile ne se firent pas attendre, une tomate, de conservation douteuse, atterri en pleine figure du nain
« Hé le troglodyte des cavernes, toi et ta bête n'avez rien à faire ici ! Partez avant d'en subir les conséquences ! » Hurla un paysan. L'enfant à coté de Ribur se cacha derrière celui-ci, apeuré et tremblant, il marmonna quelque chose que le nain n'entendit pas avec la cohue qui se levait. Le commandant s'essuya le visage, enragé d'un tel affront il redressa le visage et fusilla du regard le maraud qui l'avait gratuitement gratifié d'un fruit pourri.
« Alors écoute moi bien le bouseux, premièrement je ne suis pas un Troglodyte des Cavernes mais un Nains, qui de surcroît, semble bien plus évolué que toi ou le moindre détritus de ton espèce. Deuxièmement, s'en prendre à moi est déjà un fait mais s'en prendre à un enfant en est tout autre, si tu as un problème à régler, fais le comme les plus valeureux de ton insignifiante espèce et défie moi en duel ! » Vociférant comme un diable, il avait déjà la main sur la hampe de sa hache, prêt à glisser en un instant sur la poigne pour en découdre. Le pouilleux ainsi insulté empoigna sa fourche et se rua sur Ribur en hurlant comme un possédé
« CREVEZ TOI ET TON MONSTRE !!! » Et en moins de temps qu'il n'en faut que pour l'expliquer, Ribur dégaina sa hache et d'un geste machinal l'encastra en plein milieu du visage du paysan dégoûtant, libérant sang, quelques morceaux de cervelle et des reste de dents éclaté. Retirant sa hache d'un geste brut et franc, laissant la dépouille dans une marre de sang, il dévisagea le reste de l'assemblée
« Quelqu'un veux la suite du menu ? Encore un problème envers les nains ou le gamin ? » Bien sûre il avait réussi à calmer la foule avec autant de violence et plus aucun villageois n'osa dire un mot.
« Vu que j'ai votre attention et au vu de vos lueurs je ne m'attarderais pas bien longtemps ici, je voulais vous acheter de la nourriture pour au moins un mois de voyage ainsi que des nouvelles toiles. Si vous aviez un poney ou deux je serais acquéreur aussi. Malheureusement votre comportement ne vous donne pas le droit à la négociation commercial, MON prix sera le votre ! » Hurla le commandant à ses détracteurs détroussé de tout courage. « 157 » était resté caché tout ce temps derrière Ribur, se servant du nain comme de bouclier vivant, éveillant d'étrange question au commandant qu'il conserverait pour plus tard. Les villageois s’exécutèrent sans bronché, apeuré du « Troglodyte Psychopathe » qui venait « d'envahir » leur village, se disaient-ils entre eux. En moins d'une demi heure tout leur fut apporter sauf les poneys prétextant qu'ils n'avaient que des chevaux, même pas d'âne. Ribur leur jeta à même le sol quelques piécettes d'or nain.
« En voilà déjà bien trop pour ce que vous méritez » lança t'il avec dédain et mépris. Quittant hâtivement se village, le nain nettoya proprement son arme avant de la rengainer, observant du coin du regard l'enfant qui, au plus la distance entre le village et eux s'allongeait, s'évertuait à se calmer, apparemment cet épisode avait été assez rude pour lui.
« Pourquoi n'as tu pas bouger gamin ? Pourquoi t'es tu laissé faire de la sorte ? » s'enquit Ribur. Et l'enfant répondit quelque chose qui heurta le nain profondément
« C'est toujours comme ça, les gens sont méchant, que le nain gentil avec moi » répondit-il tristement. « Si je me cache sous le masque, eux moins méchant » Le nain ne sut que répondre à autant de détresse et de tristesse, il resta donc silencieux, il préférait ne rien dire que faire pire encore, il devrait trouver une autre approche que celle-ci, beaucoup trop frontale et brutale pour l'enfant.
Ils continuèrent leur voyage silencieusement jusqu'aux premières heures de la soirée. Ribur cherchât un endroit assez abrité et déneigé pour la nuit, le pied d'un grand saule pleureur semblait être l'endroit idéal, à l'abri sous ses branches et toute sa base bien déneigé. Ils s'y installèrent rapidement, les nouvelles toiles servant à renforcer leur tente usée par le voyage et le temps, la nourriture récemment acquis pour les repas fut entamée avec le plus de restriction possible pour les conserver le plus loin possible dans leur voyage, n'ayant toujours pas la moindre idée de où ils étaient. Durant le repas silencieux les questions assaillaient Ribur et il ne put se retenir de faire part du fruit de sa réflexion à l'enfant.
« Tu sais, gamin, ce n'est pas juste ce qu'il t'arrive. Tu ne dois pas les laisser faire, ils n'ont pas ce droit ! Personne ne l'a d'ailleurs. Tu dois te défendre ! » lui dit-il fermement. L'enfant qui était rester silencieux jusque là répondit franchement.
« Ils ont toujours fait ça, c'est toujours comme ça pour 157, il n'y a que ça... » sur un ton morne et presque monocorde, Ribur y décela une détresse immense et des cicatrices enfuient profondément dans l'enfant.
« Il en est fini aujourd'hui » gronda Ribur « Dés demain, tu apprendras à te défendre comme un nain ! »
« Comme un nain... » répéta doucement le garçon, comme enrichit par ses mots. Ils finirent donc leur repas, décidé et ragaillardi par cette nouvelle décision, le nain ne tarda pas à trouver le sommeil, ses journées lui semblaient bien trop longues à son goût .

Le lendemain quand Ribur ouvrit les yeux il sursauta en aboyant
« Mais tu te sens bien ?! On fait pas des choses pareils !! » l'enfant avait son visage à quelques centimètres de celui du nain, le fixant avec attention, et fatalement celui-ci ne fournit aucune explication à son comportement, la seule chose qu'il dit, d'un air presque enjoué fut :
« Aujourd'hui je dois me défendre, tu vas apprendre ! »
« En vérité c'est plutôt toi qui vas apprendre, mais j'ai compris le principe oui, laisse moi juste le temps de me remettre de mes émotions et je vais te montrer puisque tu y tiens tant... » Répondit le nain sur un ton un peu rude. Celui-ci prit son déjeuner en silence, réfléchissant à comment apprendre à « 157 » l'art Nain qui coulait en son sang. Il se leva, fouilla dans ses affaires et y trouva son vieux pavois cannelé qui était emboîté dans son pavois actuel en guise de souvenir des coups reçu précédemment, qu'il tendit au jeune garçon qui l'attrapa directement. Se dirigeant sur la plaine faisant face à leur campement Ribur s'armait de courage pour lever la main sur l'enfant. Se faisant désormais face l'un à l'autre le nain prit sa grosse voix d'instructeur :
« Je vais frapper et tu vas bloquer les coups avec ton bouclier ! » s'armant d'une branche morte de taille moyenne. Il se rua sur l'enfant et lui envoya un coup de branche de face, l'enfant ne réagit pas d'un pouce et prit le coup en silence, fixant le nain d'un air surpris.
« Mais ?! Tu dois mettre le bouclier entre toi et moi ! Il te protège mais tu dois l'utiliser aussi ! On recommence ! » Ribur fit deux pas de recul et recommença son geste, apparemment le choc sur l'enfant le fit réagir verbalement mais toujours pas physiquement
« Milles crottes de ploucs » hurla l'enfant se frottant la tête. Ribur éclata de rire
« de BOUCS pas de ploucs » pleurât-il. « On va faire l’exercice dans l'autre sens parce que t'as pas bien l'air de comprendre comment ça marche, prend cette branche et attaque moi » en lui lançant la branche aux pieds. L'enfant se redressa, prit le bâton fermement et se rua sur le nain en hurlant :
« PLUS FRAPPER !!! »
« Voila c'est bien ! Laisse toi aller ! » Chantonna Ribur encaissant les coups plus violent les uns que les autres. Au bout de quelques coups l'enfant semblait enfin calmé.
« Alors, t'as compris comment je me sers du bouclier ? On change ? »
« Non, plus frapper ! »
« Et ben justement, défend toi ! » et Ribur lui envoya sa main bien à plat en direction du visage et la réaction tomba, l'enfant bloqua le coup de l'avant bras
« Plus frapper ! »
« Alors empêche moi ! » et le nain continua de lui envoyer des coups que l'enfant bloquait au fur et à mesure qu'ils arrivaient, réjouissant le commandant de sa nouvelle réussite. Mais alors qu'il lui envoyait des coups quelque chose d'imprévu se produisit. Dans un mouvement de recul l'enfant évita complètement le coup arrivant, déséquilibrant Ribur dans son élan assuré, dans son recul il se retrouva en position de plongeur, comme un fauve, et plongea les mains bien ouverture autour du coup du nain, l'embarquant dans sa chute ils se retrouvèrent au sol, l'enfant dominant le nain. Dans cette position dominante l'enfant aurait pu trancher la gorge du nain en une fraction de seconde mais au lieu de ça l'enfant se contenta de répondre
« Plus frapper maintenant ! »
« Okay, okay, t'as l'air d'avoir compris, on arrête là pour aujourd'hui » répondit Ribur pour calmer définitivement son oppresseur actuel. L'enfant libéra sa proie de son étreinte, reculant désormais comme un animal de compagnie que l'on gronde lorsqu'il fait une bêtise
« Je... Je voulais pas faire mal au nain... » s'excusa le jeune garçon et le nain ria pour le rassurer :
« AH AH, il en faut plus pour faire mal à un nain » faisant de son mieux pour masquer le choc émotionnel reçu et la douleur dorsal qui l'habitait, résultat de sa chute brutal.
« On est bon pour aujourd'hui, reprenons la route, on est encore très loin du Grohandar » enchaînât-il et à ces mots il compris lui-même la rudesse de ce qui attendrait l'enfant en ses terres naines, il se mit à douter lui-même, se méfiant de ce qui pourrait advenir de l'enfant en un tel lieu. Ribur venait de comprendre que le Grohandar ne serait pas une terre d'accueil pour « 157 », qu'il pourrait faire tout ce qu'il peux pour être semblable aux nains, ça ne pourrait jamais coller, les mœurs et traditions naines étaient bien trop ancrée que pour les modifier en un claquement de doigt simplement parce qu'il était le « Sauvé des Eaux ». Même en prétendant à la dette de sang, il ne pourrait jamais faire en sorte que « 157 » puisse vivre librement et heureux en terres naines. Il devrait trouver une solution, mais en attendant il devait tout de même avancer, stagner là ne l'aiderait pas à trouver quelques choses pour l'enfant et encore moins pour lui-même. Le voyage reprit donc, envahi par ses interrogations Ribur avançait sans même réellement savoir où et pourquoi, toutes ses questions avaient bien plus d'importances pour lui dans l'immédiat. Voila déjà plusieurs mois qu'ils partagent leur quotidien et il s'était habitué à la présence de l'enfant et sa compagnie, pensant souvent à ce qu'aurait pu être sa propre vie si les choses avait été différentes, si Manicléa n'avait pas été la promise de son propre Maître, si il avait pu l'épouser et lui faire d'affreux petit Ribur pour fonder une famille, si il n'avait pas été Ribur et simplement un paysan nain qui aurait prospéré avec sa femme et ses enfants, la mélancolie l'assaillait et pleins d'autres questions aussi. Il masqua aisément son chagrin à l'enfant qui tournait et courait un peu partout le long de la route, ses blessures complètement guéries il débordait d'énergie. La journée avança rapidement tant il était plongé dans ses réflexions, cherchant à préserver au mieux l'enfant des horreurs qui avait pavé sa vie jusqu'à là. Traversant le bois, ils s'approchèrent de plus en plus de l'orée de celui-ci, arrivés à quelques enjambées de là le garçon s'arrêta net et commença à murmurer des choses totalement inaudible pour le nain qui s'approcha pour mieux entendre et s'enquérir de l'état soudain de l'enfant.
« Qu'est-ce qu'il se passe ? Pourquoi t'arrête tu comme ça encore ? »
« Encore du sang... Beaucoup... Beaucoup de sang... La peur... La terreur... La souffrance... »
et d'un coup l'enfant se mit à courir plus vite que jamais, hors du bois en direction d'on ne sait quoi. Le nain à ses trousses, essayant tant bien que mal de ne pas perdre l'enfant, courait à toute allure, sautant au dessus des fougères, branches et caillasse qui jonchaient le sol. L'enfant disparu hors du bois, la lumière du jour masquait son enveloppe, emmailloté par la clarté extérieur du bois. Sortant dans la lumière éblouissante à son tour, Ribur eut du mal à garder les yeux ouvert tellement la clarté du jour battait son plein, se les frottant pour essayer de voir plus claire. Lorsque le floue eut enfin laissé place à la netteté, ce que vit Ribur l'horrifia. Un champ de bataille immense où le sang coulait encore à flot, quelques heures seulement les écartaient de ce massacre sans nom. Sur ces terres noyées par le sang et sûrement les larmes, on ne retrouvait que les restes encore légèrement fumant des victimes, déchiquetés ou broyés par on ne sait trop quoi. Le nain n'avait jamais vu un tel massacre de toute son existence, qui sur Nevilim pourrait déployer autant de chaos sur un si petit espace, il ne restait rien à part la mort et la désolation. Survolant du regard ce spectacle macabre il vit au loin « 157 » collé à un loup démoniaque immense, étrangement la bête ne montrait aucun signe de haine ou de violence envers l'enfant, que du contraire, il semblait, du point de vue de Ribur, enlacé l'un à l'autre. L'animal et l'enfant surplombait Ribur, postés en haut d'une colline, de terre ou de cadavres, ils n'avaient même pas remarquer le nain en contrebas qui les observait, tant leur osmose les habitait et abritait du reste du monde.
« Bëowür ! Bëowür ! » Hurla Ribur en direction de l'enfant. La louve se retourna et se mit à grogner, avançant lentement, menaçante envers le nain. L'enfant posa simplement sa main sur son flanc et elle s'arrêta instamment.
« Je suis 157 » dit il du haut de sa position
« Bëowür veux dire « Fils de Loup » chez les nains, voila ton nom désormais, je te nommerais, à compter de ce jour Bëowür, le Fils du Loup » répondit fièrement Ribur
« Bëowür, l'ami du nain » dit lentement le jeune garçon, la louve posant sa tête sur celle de l'enfant.
« Mais, je ne veux pas sembler rabat-joie, qu'allons nous faire de ton nouvel ami ? » s’inquiéta le nain.
« C'est une fille, elle est triste et blessée, elle va rester avec nous un moment mais elle ne te fera pas de mal, je le promet » dit l'enfant, se voulant rassurant.
« Tant qu'elle ne mange pas de nain, ça ne me pose pas de problème, mais question nourriture il va falloir qu'on s'aligne car je doute qu'elle se contente d'un ragoût ou d'un petit poulet ! »
« Je m'en occuperais » répondit assurément Bëowür. La troupe désormais agrandie chercha un abri pour prendre soin de la bête dont Bëowür s'était apparemment entiché.

L'abri trouvé et paré d'un confort relatif, l'enfant s'occupa tout du long de la bête, l'abreuvant et la nourrissant lentement. À ce spectacle Ribur se revit soigner l'enfant plusieurs mois plus tôt, une pointe d'émotion en lui il s'approcha de jeune garçon.
« Veux-tu un peu d'aide ou quelque chose pour te faciliter la tâche ? » Lui dit le nain bienveillant. La louve grogna et montra les dents à l'approche du nain, directement Bëowür posa sa main le long du museau de l'animal en lui chuchotant « Pas peur de lui, nain est notre ami ». Même si la bête n'avait pas l'air convaincue elle obéit à l'enfant et cessa la menace.
« Oui, Bëowür a besoin de plus d'eau pour elle, fort soif et blessée, eau pour nettoyer » réclama l'enfant face à l'offre du nain, qui s'exécuta sur le champ, faisant fondre de la neige au chaudron pour la purifier, retirant le chaudron du feu et le posant dans la neige pour refroidir l'eau bouillie. L'eau prête amenée à Bëowür fut consommée rapidement et Ribur reprit la tâche pour assister l'enfant, celui-ci lui répondit doucement entre deux passage du nain :
« Merci... Merci pour elle... »
Les soins continuèrent presque toute la soirée, Ribur avait préparer le repas le temps que l'enfant s'occupe de la bête, une fois celui-ci englouti le nain s'allongea près du feu apaisant, observant l'enfant de l'autre coté, allongé auprès de la louve, face à face. Le sommeil fini par embarquer Ribur jusqu'au lendemain.
Les jours ont passés lentement dans ce refuge, l'enfant ne souhaitait pas bouger tant que la créature ne serait pas soignée, Ribur s'y plia et ils restèrent encore là quelques jours, peut-être deux semaines. Et lorsque la bête fut enfin remise sur pied, ils reprirent leur route vers le nord, le nain espérait toujours trouver trace de civilisation assez évoluée que pour le guider vers les siens. Sachant néanmoins que ce moment serait terrible, il aurait à abandonner l'enfant, sa vie de nain l'attendait et il ne pouvait pas renier ses devoirs, tel était la vie d'un nain.

Les jours et les semaines avancèrent et l'union entre la louve et l'enfant grandissait au même rythme. Ribur se sentait rassuré de cette présence maternelle autour de l'enfant, se disant qu'un successeur animal ne serait sûrement pas de trop pour cette enfant loup à qui la vie n'avait pas fait de cadeau. Plus les jours avançait plus l'enfant semblait heureux au contact de l'animal, il leur arrivait même, parfois, de jouer comme deux jeunes louveteaux, Ribur conservait son rôle de chef de meute pour l'instant, il devait avancer et ne pouvait pas se permettre de les laisser seuls, il n'avait pas fini d'apprendre à l'enfant à ne plus se laisser faire. Les cours reprendraient bientôt, l'enfant avait désormais confiance total en Ribur, il pourrait donc pousser le cours plus loin. Il étudia mentalement son plan, voulant vérifier d'une pierre plusieurs théories. Un beau matin du début de l'été il se décida, et le réveil de Bëowür fut celui traditionnel des casernés.
« DEBOUT BANDE DE MOU ! ON S'HABILLE ET ON SE TIENT DEBOUT DANS LA COUR ! » Ribur réalisa à ce moment qu'il n'y avait plus de cour depuis bien longtemps, réalisant qu'il s'était un peu laisser emporté.
« BËOWÜR DEBOUT IL EST TEMPS DE TE DEFENDRE !!! » tout en tournant comme un rapace autour de l'enfant. Celui-ci se réveilla en sursaut et à cet instant, la louve qui n'était visiblement pas autour de lui fit irruption de derrière en arbre et se posta devant Ribur, les crocs bien dégagé, grognant et bouillonnante, la chaleur autour d'elle s'intensifiait telle celle d'un feu ardent dans le foyer. Ribur fit un pas en arrière
« TU N'AS RIEN A VOIR LA DEDANS ! COUCHER LA LOUVE ! » Mais celle-ci n'avait que faire des gronderies du nains et continuait d'avancer vers celui-ci, prête à en découdre en une fraction de seconde. Ribur était réellement menacé par la créature. L'enfant se leva, susurra quelques mots à la louve qui se calma prestement dans un couinement audible de désapprobation.
« Je sais comment les nains doivent se défendre, ami Ribur. Si tu veux, je te montre ! » la détermination dans sa voix était presque palpable. Empli de fierté le nain lui lança le bouclier dédié à cet effet, l'enfant sorti sa dague qui était la plus approprié à la situation, en ses yeux brillait la même lueur que celle de Gloïn lorsqu'il devait croisé le fer. Ribur enfonça fermement son pied au sol, tourna le genou pour avoir un meilleur maintient, levant son bouclier bien en dessous du nez ne laissant dépasser que ses yeux et ses énorme sourcils, enfonça son casque sur sa tête et déploya son arme. Entre les deux « nains » brillait un véritable respect mais une envie palpable de voir ce que l'autre avait dans le ventre. Dans bond agile et rapide l'enfant fondit sur le nain qui eut à peine le temps de lever plus haut encore son bouclier pour pouvoir contrer l'enfant, ployant le genou sous la pression de l'impact. Rebondissant sur le bouclier l'enfant retomba sur ses pieds presque deux mètres plus loin. Il souriait à pleine bouche, cet exercice avait l'air d'éveiller en lui un esprit guerrier que même lui ne connaissait pas et qui, apparemment, lui plaisait beaucoup. Ribur riposta, il ne pouvait pas se laisser malmener par son apprenti, se ruant sur celui-ci il feinta l'enfant, levant haut sa hache le garçon la suivi du regard, alors que sur ce temps le nain lui faisait un croc-en-jambe pour le faire tomber. Sans même l'avoir frapper, Ribur venait de l'envoyer le nez dans l'herbe, vexé l'enfant se releva d'un bond, sautant sur les épaules du nains et au lieu de lui mettre un coup de crosse ou quoi que ce soit, il lui tira la barbe comme un diable enragé, le nain se mit à hurler
« RAAAAAH TRAITRE !!! PAS LA BARBE !!! » Sur ces cris l'enfant lâcha prise immédiatement, pensant avoir blessé son ami, tombant en arrière il rattrapa son arme au vol et son équilibre en même temps, atterrissant donc sur ses pieds face au nain qui lui envoya un gros coup de botte en plein dans le torse qui le fit donc reculer de quelques pas.
« AH AH, Aucune pitié pour un homme qui te veux du mal ! » Gronda Ribur en avançant l'air menaçant vers l'enfant. D'une glissade le jeune homme lui passa entre les jambes, remontant directement dans son dos sans que le nain aie eu le temps de comprendre quoi que ce soit son adversaire était enroulé dans son dos comme un vipère, la lame sous la gorge, le nain n'osait plus bouger d'un poil.
« Alors là j'ai gagné la défense ? » Demanda l'enfant gaiement tout en relâchant son emprise tant il sentait l'inquiétude du nain grandir.
« Tout à fait Bëowür, tout à fait ! » Répondit Ribur en sueur « Excellente défense ! »
« Mieux que nain ? » Demanda l'apprenti
« Plus rapide en tout cas, beaucoup plus rapide ! » S'exclama le nain désormais libre de ses mouvements. Il faisait désormais face à l'enfant qui avait perdu toute forme de menace ou d'instinct combatif, tout cela avait disparu aussi vite qu'il n'était apparu, comme si, l’éphéméride de son être se retranscrivait également sur ses émotions ou sentiments. La louve quant à elle était rester assise là où l'enfant l'avait laissée, pleurant à chaque coup reçu par Bëowür. C'est là que le nain comprit à quel point l'enfant était précieux et important pour elle, ému et touché par ce comportement il venait de lui trouvé un successeur qui prendrait soin de l'enfant pour les cycles à venir. Ribur sonna la chasse, annonçant un dîner digne des rois à nos comparses, leur laissant le plaisir, surtout vu leur prédisposition pour celle ci, de la chasse à ses compagnons et se conservant pour lui le soin de la cueillette des herbes aromatiques et des fruits et légumes qu'il utiliserait pour le repas. Plus tard l'enfant revint avec un sanglier sur les épaules, la louve quant à elle avait une espèce de cerf dans la gueule. Ribur cuisina le sanglier pour lui et Bëowür, laissant le cerf entier à la louve qui ne se fit pas prier. Le nain avait décidé de faire cuire les épaules et le dessus des cuisses en bouillon avec des légumes et des épices, le reste fut griller sur le feu avec un peu de miel qu'il lui restait de sa dernière enchère commerciale. Les deux comparses se régalèrent un moment sur ce festin de roi, au milieu de nulle part.

Le nain commençait à perdre l'espoir de revoir un jour sa patrie et décida un jour de s'installer dans un plaine très hospitalière avec l'enfant et la louve, améliorant son campements de jour en jour avec des détails du quotidien. Comme pour garder un bout de son être accroché à sa patrie et sa nation, tout les jours il élargissait le cercle de ses recherches, au cas où, peut-être un jour, se disait-il. Quant à l'enfant et la louve ils avaient l'air de passer des jours heureux, se baladant longuement l'un avec l'autre, laissant souvent le nain dans son coin. La relation entre Bëowür et la créature devenait de plus en plus fusionnel, ils se comprenaient véritablement l'un l'autre. Les jours, les semaines même les mois passèrent, plusieurs saison avait passés, plusieurs cycles même, Ribur n'était sûrement plus qu'un souvenir pour les siens et il avait certainement déjà été remplacé par un autre nain plus fringant et plus jeune. Un soir, perdu dans son désespoir le nain ouvrit sa dernière bouteille d'eau-de-vie, conservé jalousement depuis bien longtemps, et l'englouti affreusement vite. Ivre et divagant il parlait tout seul au campement, tournant en rond autour du feu, titubant, tombant même parfois, le pauvre nain n'était plus que l'ombre de lui-même. Comme appelé par ce chagrin, l'enfant vint auprès de Ribur, sa louve resta à distance comme à l'accoutumée, depuis l'épisode menaçant Ribur avait demandé qu'elle ne soit pas trop proche de lui.
« Pourquoi le nain est si triste ? » S'enquit doucement Bëowür
« Parce que le nain n'est plus un nain, que le nain ne voit même plus de naine ni de bière noire, ni même de barbe ! Tu te rend compte ? Un monde sans barbe... Mais c'est la fin du monde... ET de ma bouteille ! Ce qui est catastrophe ! Oui, une catastrophe MONDIALE vous dis-je ! L'amphore et vide et le nain est plein. Mais pas assez que pour se noyer de l'intérieur ! »
« Mais pourquoi vouloir te noyer ? Tu n'aime pas l'eau ? » S'inquiéta l'enfant, qui compris rapidement que quelque chose n'allait vraiment pas bien chez son ami nain.
« On s'en fou que le troglodyte se noie ! De toute façon il est déjà mort pour tout les nains... Y'a même plus de nains ! Je suis le dernier nain et j'ai essayé de te transformer en nain !!! Est-ce que je suis pire que les monstres qui t'ont fait tant de mal ? Qui suis-je pour essayer de faire de toi ce que tu n'es pas ? Alors que tu as été si bon avec moi... Je ne mérite même pas ma barbe... Où ai-je bien pu foutre cette fichue lame... » Et le nain se mit à tourner en rond, sur le même mètre carré, à la recherche d'une lame qui n'était apparemment pas là.
« Tu cherche d'autres petits hommes à barbe ?? » Demanda l'enfant, d'un coup l'air enjoué
« Ben c'est un peu pour ça qu'on marche depuis des cycles tu sais Bëowür, j'admire ta naïveté et ton insouciance mais je pensais ce fait établi depuis aussi longtemps que tu avais compris que j'étais un nain ! »
« Pour moi, les nains, sont juste plus petits et plus poilus que les autres, mais surtout bien meilleurs » Répondit fermement Bëowür « Tu dois te reposer, demain je te montrerais quelque chose mon ami nain »
Sur ces mots annonciateurs d'une grande nouvelle, Ribur prit le chemin de sa couche et le sommeil de l'amphore vide ne tarda pas à le gagner, le nain plein comme un outre vogua toute la nuit sur des flots tumultueux aux renvois douteux à l'haleine alcoolique. La nuit fur longue et agitée pour le nain, assaillit de rêves farfelus au possible. Le réveil n'en fut pas plus agréable, l'alcool avait un peu imbibé son cerveau qui avait bien du mal à assembler ses idées ainsi que les événements de la veille. Instinctivement il chercha l'enfant du regard, une fois de plus il n'était pas là, Ribur essayait de reconstituer sa soirée, ayant vraiment du mal à se souvenir ce que le garçon avait bien pu lui dire la veille pour qu'il ressente tant le besoin de le voir. Machinalement le nain prépara le déjeuner, espérant que la nourriture épongerait son être aussi imbibé qu'une éponge. L'odeur aidant, le garçon fit vite son apparition, lui et sa louve était couvert de feuille et de branche, souvenir certain de course ou de jeu à même la nature.
« Tu cuisine déjà ? » demanda l'enfant impatient.
« Oui Bëowür, mais dis moi, que s'est-il passé hier soir ? » répondit calmement le nain.
« Tu dansais tout triste autour du feu, on a parlé un peu, je dois te montrer quelque chose aujourd'hui. »
« Et que veux tu me monter ? »
« Tu le sauras après avoir mangé ami nain ! » répondit l'enfant au regard affamé sur la viande qui grillait sur le feu. Ribur ne se fit pas prier et envoya le repas aussi expressément que réclamé. Une fois repus, les comparses prirent la route ensemble, à travers bois l'enfant l'emmena bien plus loin qu'il n'avait jamais visité auparavant. Épuisé de le suivre, le nain réclama une halte pour reprendre son souffle, ignorée par le guide prétextant être bientôt arrivé. Comme de juste, au delà du pic de crête, surplombant amplement le paysage en dessous d'eux, se présentait un camp militaire nain où flottait la bannière Grohandaise, les Boucs Ailés étaient là, à quelques centaines de mètres de Ribur. Tout ce temps il était si proche du but et c'est cet enfant sorti de nulle part qui lui sauve la vie une fois de plus. En cet acte Bëowür a rendu toute dignité et contenance à Ribur, d'un coup il semblait devenu un autre nain, débordant d'énergie et d'excitation, rebondissant jusqu'à leur propre campements pour réunir tout ses effets personnel, oubliant presque qui lui avait permis de retrouver cette dignité naine perdue avec le temps et l'isolement. En préparant ses affaires, il prit soudainement compte que si il rejoignait les troupes Grohandaise il abandonnerait l'enfant. Cette idée l'envahit de tristesse, à tel point qu'une larme se décrocha toute seul de ses grands yeux, Ribur se surprit à pleurer à l'idée d'abandonner l'enfant seul à son sort. Il ne voulait pas l'abandonner ni même que ni lui, ni l'enfant ne s'oublie. Il ne pouvait pas non plus rester là, il devait retourner auprès des siens, sa vie était là bas. Il se retourna vers l'enfant et lui dit :« Bëowür, mon fidèle ami, nous allons devoir nous séparer, je vais retourner auprès des miens mais ils ne t'accepteront jamais, tu dois rester dans la nature avec ta louve. Elle te protégera j'en suis sûre. Prend soin d'elle et elle prendra soin de toi. Donne moi ton arme je te prie. » L'enfant s'exécuta en silence, lui tendant sa dague.
« Je n'ai pas le matériel nécessaire pour en faire une arme adaptée pour toi mais je peux faire ceci » en rendant l'arme à l'enfant. « Bëowür » était désormais gravé sur la garde de la lame et une des perles de barbes nouée à sa poigne. Ribur se leva, déchiré, et pris la route du campement Grohandais, laissant derrière lui ce qui était plus proche d'un fils que d'un simple compagnon d'infortune. Le cœur empli de joie de retrouver les siens mais déchiré et en larme d'abandonner un être aussi cher à son cœur. « Nous nous reverrons » se jurât-il. Marchant le cœur lourd en direction de son ancienne vie enfin retrouvée, il ne pouvait s'empêcher de penser à ce qu'allait devenir son cher Bëowür, seul avec sa louve, sans lui pour veiller qu'il ne lui arrive rien, il se posait tellement de question au sujet du devenir de l'enfant. Mais bientôt ses interrogations furent interrompue par le cor des gardes guettant à l'entrée du campements
« Un nain hirsute en approche mon Commandant ! » Hurla le crieur du haut de son mirador. Sur ce fait les portes s'ouvrirent et un détachement de chevaucheur de bouc sorti en direction de Ribur, arrivé à quelques mètres l'un des autres ce qu'il vit l'emplit d'une nouvelle joie, Gloïn se tenait face à lui, sur un bouc, une jambe de mithril articulée remplaçait sa jambe droite et une terrible balafre traversait aujourd'hui son visage
« Par Dwaëlyn tu es encore en vie ! » Hurla Ribur en voyant son vieil ami
« Mille crottes de bouc ! Tout le monde t'as cru mort ! Voila trois cycles que je parcours Nevilim à ta recherche ! Qui aurait cru que je te retrouve un jour ! » Vociféra Gloïn sautant bas de son bouc pour serrer contre lui son ami retrouvé. « AH AH, toujours aussi robuste à ce que je vois ! Tu t'es trouvé une jolie naine ou quoi ? »
« Non, malheureusement non, mais forte heureusement j'ai trouvé un compagnon qui m'a sauvé la vie plus d'une fois » répondit Ribur tout déconfit « il ne peux se joindre à nous, son destin l'appel ailleurs »pour détourner l'attention.
« Preux nain que voici, sûrement un Grohandais dans l'âme ! Bon, trêves de niaiserie, va donc te reposer l'ami, un long voyage t'attend bientôt, les frères voudront sûrement te voir bien vite ! » Trancha Gloïn qui était monté en grade depuis leur dernière rencontre. De sous-officier il était aujourd'hui l'égale de Ribur. Prenant donc l'ordre de son camarade comme reçu, il alla se nettoyer, se nourrir et se reposer, profitant de la culture naine retrouvée.

Comme promis par Gloïn la marche commença deux jours plus tard à l'aube et ils retournèrent au Grohandar en seulement quelques mois. Arrivé sur place tout le peuple l'attendait, comme un prophète revenu d'on ne sait où, clamant et répétant son nom avec force et ferveur. Ribur ne se sentait pas méritant de tout cela, sa survie n'était pas dû à lui seul et il ne voyait pas en quoi il était si extraordinaire de revenir au pays, en rien, son épopée de trois cycles ne méritait cela. Il fut prestement conduit auprès des frères, à qui il raconta toute son histoire en détail, ils burent ses paroles en silence et la fin de son discours ils le congédièrent dans ses quartiers, lui annonçant la restitution de ses droits et de sa classe perdue. Le lendemain, il serait à nouveau Ribur le Commandant d'Arme des Guerriers Dragons.
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Ribur Mâchoire de Fer

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