157 s’était levé tôt, comme à son habitude, pour se débarbouiller et chasser le petit-déjeuner. De plus, Il plaça les matériaux provenant de ces précédentes prises dans sa tanière. 157 sortit des broussailles et débarqua à ce moment là avec 2 lièvres en main. Maïa est juste derrière lui. Il s’avança vers Ribur, qui sembla déterminé, et lui tendit les lièvres. Il regarda le reste des membres du regroupement du coin de l’oeil. Attendant que tout le monde se présente, restant à l'écart pour ne pas gêner Ribur.

Iraziel était assise autour du feu observant les personnes rassemblées dans le village. Il y avait 157 accompagné de sa louve, un peu à l'écart du groupe, Eldor Argoes, un humain qui avait servi la légion d'Acier sur Nevilïm et qui savait chasser. Entre lui et 157, ils ne manqueraient pas de viande ni de fourrure. Ensuite venait l’orateur: Ribur, le nain au grand coeur qui avait déjà été son allié dans les champs de bataille sur Nevilïm, un des meilleurs forgerons grohandais, elle n'avait aucun doute là dessus. Elle ne releva pas les mots viril et sexy, sur lesquels elle avait franchement un peu plus de doutes. Elle prit ensuite la parole:
"Je suis Iraziel, ravie d'être ici avec vous. Vous avez tous les deux raison, les environs ne sont pas sûrs. Par non sécurisés, je veux dire que nous ignorons trop de l’environnement qui nous entoure et des lois qui le régissent. En ce qui concerne le manque de ressources, j’ai explorée toutes les régions de Nevilïm ainsi que le continent perdu de Kerian. Au cours de mes pérégrinations, j’ai découvert de nombreux vestiges et des ruines et ai découvert des minerais rares et oubliés, je pourrais donc vous être utile en tant qu’archéologue et mineur. Je maîtrise la magie et je ferais de mon mieux pour vous aider, peu importe les difficultés!”

157 posa les 2 lièvres à côté du feu. Puis, il alla vers la louve qui lui tendait la tête. Il lui gratta le menton. Puis, il entendit les divagations de ces compagnons d’infortune. Il prit donc la parole après un léger silence:
“ Faudrait déjà penser à trouver de l’eau, des vivres. Vous n’avez même pas pensés à trouver un lieu où vous abriter à votre arrivée. La seule qui est resté éveillé, le temps que je fasse une sieste au camp, s’était Maïa. Après je suis partie me trouver une grotte. Techniquement, si les lieux , ou les animaux du coin, seraient hostiles… Alors dites vous que vous êtes déjà mort, dévoré dans votre sommeil… Survivre dans un monde inconnu, ce n’est pas si simple. Vous faites déjà preuve d’imprudence… “

Puis il se tourne vers Eldor:
“ Et toi, tu m’as suivis cette nuit, tu t’es baigné dans la rivière, alors que tu ne sais même pas ce qui vit dedans. J’ai même entendu parlé des lézards super grand qui mangent des grosses proies… Des crocrogators!“ .
Son regard s'illuminer à cette pensé puis dit: “ Je veux en voir un, un gros … “. Rien que l’idée d’en voir un l’amusait.

Eldor fronça les sourcils en entendant les paroles de 157, mais se radouci rapidement. Il voulait certainement bien faire en faisant ces remarques même si certaines étaient désobligeantes. Il reprit la parole avec un petit sourire sur le visage :

" Pour l'eau nous avons la rivière à coté et il y a nous deux pour la nourriture sans compter les baies et autre plantes que nous pourrons ramasser en attendant d'avoirs des cultures digne de ce nom. Concernant les animaux sauvages, la plupart ne s’approche pas du feu, à moins que cela ait changer. Là ou tu as raison 157 c'est que nous allons devoir mettre en place des tours de garde, au moins la nuit. Pour finir concernant la rivière ... ben j'ai rien à redire sauf que c'est plus facile pour toi car tu es nyctalope ! "

157 rétorqua: “ Tu oublies les meutes de prédateurs, un feu ne leurs fait pas peur, crois moi. Mais n'empêche que ce serait génial d’avoir des crocrogators dans la rivière... “ avec un ton plutôt enthousiaste.
Puis il reprit sur un ton plus sérieux: “ Je peux roder autour du camp la nuit, je n’ai pas besoin de beaucoup de sommeil. “.

"Si quelqu'un aurait l'amabilité de veiller à ma sécurité après  l'usage de la magie, cela ne me dérange pas d'ériger des strates de magie autour du village pendant les jours qui suivent. Je vous préviens, si je fais ça, vous risquez de ne pas me voir souvent, l'emploi de la magie sur ces terres est éreintant. et je paye le prix de ma force vitale. Je sais que ça impose une responsabilité sur celui qui m’assistera, mais c’est ce que je peux faire de mieux pour l’instant, avec les moyens dont nous disposons. Cela permettrait de camoufler le village, réduire les effluves de feu de bois,entre autres,  qui pourraient attirer les prédateurs."
Elle les regarda tous tour à tour, un sourire navré aux lèvres, se rendant compte à quel point elle était dispensable. Une magicienne qui s’évanouit au moindre sort qui pourrait être décisif pour leur survie, on aurait dit une blague de mauvais goût. Iraziel songea de plus en plus à s’exiler sur ces terres, à la recherche d’informations, mais elle ne pouvait pas abandonner 157, ni Ribur, ni Eldor, car ils étaient tous dans une situation inconnue et potentiellement mortelle. L’elfe sentait quand même qu’à un moment, elle devrait prendre ses distances avec eux, certains ignoraient la présence d’Azaroth, et ce n'était pas un sujet qu’elle avait envie d’aborder. Le visage des gens change si vite lorsqu’ils comprennent qu'elle n'es pas entièrement elfe, ils passent de chaleureux et ouverts à froids et de marbre. À ce moment là, Iraziel fera la seule chose qu’elle n’ait jamais su faire, fuir. Fuir le regard des gens, fuir le peuple elfe, fuir tout être capable de comprendre que quelque chose cloche chez elle, ce qui l’a amenée à collaborer avec les Fervantes Déloyales et fuir Nevilïm dans son ensemble. Elle espérait  pouvoir s’intégrer dans la communauté des rescapés, comme elle aimait appeler leur groupe, mais 157 a découvert la présence d‘Azaroth, et elle craignait que sa découverte revienne aux oreilles de tout le groupe, elle ne voulait plus se faire rejeter par des personnes qu’elle estimait. Elle leur appliquerait les sortilèges nécessaires, leur apporterait les ressources minières qu’elle trouverait, mais un jour elle partira, car nul ne peut l’accepter, elle accueillerait la solitude comme une vieille amie, se plongeant à cœur perdu dans son travail, elle s'emploiera à satisfaire sa curiosité. Toujours rester en mouvement, ne pas rester immobile, ses doutes et ses sentiments pourraient prendre le dessus, et elle ne voulait pas qu’ils la voient telle qu’elle est, une elfe hybride, reniée et manipulée par son peuple qui a voulu la sacrifier, se réfugiant dans la fuite car elle a peur du regard de l’étranger. Elle voulait qu’ils la voient comme une elfe gentille mais puissante, sage et forte mentalement, mais elle ne réussira pas à maintenir cette illusion bien longtemps.

157 entendit l’elfe et se disait qu’elle devait être stupide ou suicidaire à vouloir faire tout cela avec la magie en sachant qu’elle lui coûte si chère. Puis il lui répondit : “ Pourquoi tu n'utilises pas tes bras et tes jambes ? Comme tout le monde ? S’est suffisant pour se protéger. Les elfes sont incapables de se battre ou de chasser ? “.
Puis il se perdit dans ces pensés et sortit: “ Faut vraiment que je vais au pays des elfes un jour… Y’aura peut-être des crocrogators! ”. Son regard était empli de curiosité.

157 réfléchissait, il se demandait comment ils allaient s’en sortir. Il avait passé sa vie dans l’inconnu donc la situation ne lui faisait ni chaud ni froid, mais entre l’elfe qui semble jurer que par la magie, l’humain aux grands discours et le blessé… D’ailleur il y pensa à ce blessé, il ne s’était pas encore réveillé. Il fallait faire quelque chose. 157 se leva, s’approchant le l’homme allongé.

Il s’asseya sur ces talons, et demandit: “Je l’achève? Après tout il risque d’être un fardeau. Et il s’est fait à peine mordre et il est dans un sommeil de mort. C'est un faible. “ tout en déposa délicatement ses griffes autour de son cou.

Iraziel n'en revenait pas de la suggestion de 157. Peut être que cela lui semblait normal de vouloir achever un être humain et de le traiter de faible, mais aux yeux de l'elfe c'était un acte barbare, et insulter quelqu'un sans le connaître ne rimait vraiment à rien, c'était juste de la méchanceté gratuite. Elle vit l'inconnu se réveiller avec les griffes de 157 sur sa gorge, elle le vit se lever et s'éloigner de l'enfant, marchant vers elle. Il esquissa un signe de main et la remercia de l'avoir guérie, puis il s'éloigna, sortit du village et s'enfonça dans la forêt dense. Elle réfléchit, puis décida de s’élancer à sa poursuite, elle avait besoin de respirer et de s'éloigner. Elle se leva, et marcha sur ses traces en s'enfonçant de plus en plus profondément dans la forêt.

157 ne compris pas vraiment les réactions de l’elfes et le “miraculé”. Puis il sentit une grande haine émanant de ces êtres, l’envie de supprimer 157 se ressentait fortement. Maïa l’avait aussi sentit, et regarda les 2 êtres en grognant. Il réfléchit et répondit a Ribur: “ Je sens qu’ils vont être une menace, je devrai les éliminer maintenant. Ou plus tard, je pourrai retrouver leur piste facilement. Il émane d’eux une odeur de cadavre. “

Il se disait que les elfes devaient être fous , autant que les humains en tout cas.